On signalait une dépression
directement de l’arctique
il y a un pays nomme Forests
Le clos au Paulownia
La magnificence
La Fortune s’éloigna de moi.
Thomas s’assit et regarda la mer.
L’abbé Ralon se pencha à la fenêtre.
Il n’avait pas observé le vol.
Les mots sont fallacieux.
Le royaume souterrain – cordon ombilical de l’univers.
gens qui dormaient plongés dans une mort à l’essai.
nuit pas tout à fait la nuit
Ces restes de n’importe-quoi…
le vent âpre coupait comme une scie
…pris ça et là par les chardons
Silence encore
et finalement abandonné
n’importe lequel d’entre les hommes
une Nature sans évènements
Au dessus, tranché, un ciel pâle
Tu es arrivé aux limites du monde
Cette humeur sombre… une invention moderne
et voici que les larmes deviennent une chaîne étincelante
pour le bonheur qui dure je doute qu’il soit connu
comme en un cabinet d’archives
J’ai pensé et c’est tout vivre
comme au corps d’un amour défunt…
la couleur du ciel, un léger parfum de réséda
cette chose…
cette autre tête en os
île de vie qui est notre seul domaine
Je suis aussi cela
le sternum se dessinait avec une cruelle netteté
merveilleuse périssabilité
pour vivre oublier son corps
l’atroce torrent des choses
Je n’ai pas renié ma race
l’amour qui meurt avant l’objet aimé…
ma bête fait à merveille le café
silence aussi intéressant que la discussion.
je m’étais souvent sentie humiliée d’être femme
Longtemps je me suis couché de bonne heure
cette angoisse oubliée mais toujours prête à renaître
la petite phrase que Swann avait tant aimée
plaisir qui requiert un certain travail de la pensée
Il y a des maux dont il ne faut pas chercher à guérir
une révolution, pour mes yeux dessillés, s’était opérée
Les expressions de son visage semblaient écrites dans une langue qui n’était que pour moi
mais je ne l’ai pas oubliée.
lui qui avait été amateur de fantômes
J’ai passé de charmants soirs
le seul moyen de s’en aller, c’est de fuir
La vraie vie c’est la Littérature
génie femelle, occupé de tendre imposture
quel sorcier que le mariage
il a une femme sur le dos ?
je pense au sang dans la rue
un charme maléfique, qui ne faiblissait jamais
…le triomphe le plus rare de l’âme.
un combat fatal et jamais clos
ce qui nous fait ouvrir les yeux et travailler
un coûteux enseignement
mettre en croix les fanatiques…
tout fanatique est un poveretto.
la raison ? ils n’en ont point…
Foin d’une pareille raison !
la folie est la folie…
on ne saurait briser avec soi-même
sur ce globe âpre et fangeux
la raison plie la première
…cette dégoûtante chimère
l’ignorance est l’ignorance
rabaisser la valeur de la vie
les êtres se parlent, certes, mais ne s’entendent pas
L’art est au service de l’art
le bon sens est étranger à toute la théologie
précieux parce qu’inaccessible
rien ne reste immense
je n’avais pas de langage
sur les esprits "montés sur tige", et une méthode pour ce qui ne marche pas droit…
croyance illusoire aux plans préétablis
l’esprit au moment crucial obéit aux sentiments plutôt qu’aux pensées
quand le futur est en ébullition
repartir à même le chaos
Un rêve séculaire
les rouages énormes des moulins secrets
Partout on allait de l’avant
cerveau, pareil à un moteur fou
Le bel été 1914,
ibid en Serbie
Un roc de certitudes
rejeter c’est anéantir
quelle raison suffisante…
M. le directeur Fischel aimait à philosopher…
Au début, il s’était contenté de dédaigner
Le roi-philosophe de la vie ordinaire
Les désarrois de Pavle Rankovic
les traces de la destruction remontaient jusqu’au plus lointain passé
On inventa l’été
Une sombre exhaustivité
La vie, tout simplement, sans rien en main
Les temps modernes
L’avenir est le fleuve inépuisable
Ils écumaient le monde, ils ne l’organisaient pas
le plus vaste désert paraît plus vaste encore vu par une fenêtre
être bon, une aventure violente et osée
Quel tourbillon dans les têtes rasées
La Route des Flandres
La prodigalité de Dieu
Pullo et Vorenus
Que je meure donc
Antiloque fait sa proie d’un guerrier troyen
caractère et intellect
une partie de moi était morte ce soir-là à Deraa
Boanerges
Cette tempête que nous appelons le progrès
le préjugé hégélien
oppression, nationalisme et bestialité
partout un gorille pour prêcher la mort
tant de cris
Ils ne leur élevaient plus de tombeau
le 15 septembre 1945, la gare de Bône
Nous n’avons que faire de l’espoir
L’homme est une entreprise
L’absence
mais je ne l’avais pas lu !
Un baiser pour la belle madame
Ce qui couve encore sous la cendre
Je n’aime pas la vérité, s’écria-t-elle
Il avait brisé les fers de plus d’une beauté captive
esprits rétrécis
tout cet immense naufrage
Nous sommes comme un bouton de fleur
Résultats d’une éducation
encore plus impitoyable quand il faut donner
Une attitude sentimentale et compliquée
la mortelle campagne
le minimum vital de l’esprit
seulement devenus vieux et, par là, inintéressants
aujourd’hui, partout, où qu’ils soient, les hommes sont traqués et tracassés
le ciel un imbécile œil bleu
un être obscur, sous l’influence des démons
Un roman est comme un archet
aucun livre ne fait du mal à celui qui les lit tous
Beaucoup d’hommes ont ainsi un monstre secret
Anne Hurdle
comme un joli gâteau
dans le bleu froid du ciel
la nécessité comme écran entre moi et Dieu
la notion d’obligation prime celle de droit
Le sage se retire
ce que je pense
vivre … j’ai essayé
gargouillis embroussaillé auquel personne ne comprenait rien
et pourquoi tant de haine
Mes plus extrêmes fatigues
neige pourrissante - molle étreinte - néant mérité
dans une grande ville malsaine
Enigme irritante et impossibilité du bonheur
Ne voyagez pas !
Le matin ramène les âges héroïques.
Jamais je n’ai tant été moi
combien de paires de sandales Dante a usées
Hier en chemin
Marche, voyage, photographie, littérature
Si la vie est un voyage
Caresser une rose
La valeur cosmique de la conscience
Le monde est mort
Espaces mentaux et géographies personnelles.
me dissoudre dans l’azur ou bien au fond du gouffre béant sous mes pieds
une œuvre d’art aussi
quelquefois l’homme parle et agit sans le moi
immense troupeau de bétail admirablement dirigé
pas de bonheur sans perfectionnement
une conscience qui n’éclaire que soi
L’univers et son indiscernable cliché photographique.
principales ambitions de l’homme libre
le cerveau : infatigable et redoutable
quelque chose qui te laisse comme un fusil qui vient de tirer
avoir vécu
vu sans voir, pensé sans penser
comme dans un miroir
Citations de Paul-Jean Toulet
Voyage aux Alpes
- Il est important que nous ayons un secret.
- Carl Gustav Jung, Erinnerungen, Träume, Gedanken / Souvenirs, rêves et pensées, ch.XIII.
- Faut-il qu’un homme soit tombé bas pour se croire heureux.
- Charles Baudelaire, projet de lettre à Jules Janin, 1865.
- On conviendra aisément qu’il importe au plus haut point de savoir
si l’on n’est pas dupe de la morale.
- Emmanuel Levinas, Totalité et infini — Préface.
- La bétise est de vouloir conclure.
- Gustave Flaubert, Correspondance.
- Plus on scrute un mot de près, plus il nous regarde de loin
- Karl Kraus, Sprüche und Widersprüche / Dits et contredits.
- Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination
- Marcel Proust, Albertine disparue.
- Le véritable barbare est toujours un mauvais sportif
- Nabokov, “On generalities” (1926, conférence au Cercle Tatarinov).
- Je suis épouvanté
à l’idée que je pourrais avoir une réussite dans la vie.
- Robert Walser (Aufsätze - Berühmter Auftritt / Petits essais – Scène célèbre, d’après Les brigands, pièce de Schiller).
- Il pouvait bien le croire s’il en avait envie, puisqu’il n’en savait rien.
- Charles Dickens, L’ami commun (II/4).
- Penser c’est pratiquer un art
- Karl Von Clausewitz, De la Guerre (II/3).
- À ton masque je te reconnaitrais.
- Karen Blixen — Le raz de marée de Norderney.
(Sept contes gothiques – Syv fantastiske Fortællinger).
- Que d’hommes se croient vertueux parce qu’ils sont austères, et
raisonnables parce qu’ils sont ennuyeux.
- Stendhal, Journal.
- Peindre non la chose mais l’effet qu’elle produit.
- Stéphane Mallarmé – Lettre à Cazalis, 1864.
- Son corsage à feuilles avait pris un coup d’automne.
- San Antonio.
- Les hommes sont les machines des anges
- Jean Paul.
- L’immortalité n’était que l’ubiquité dans le temps.
- Herman Melville, Moby Dick, ch. XLI.
- L’infanterie combattit sans empressement et céda à son inclination
pour la retraite.
- Maréchal de Soubise.
- L’Antiquité finit en 1715.
- Joubert.
- Terroriste et policier sortent du même sac
- Joseph Conrad (1907), L’agent secret.
- Rien n’éclaircit plus merveilleusement l’esprit que la perspective d’être pendu demain matin.
- Samuel Johnson.
- Tant la religion a suscité de mal
- Titus Lucretius Carus, De rervm natvra (I).
- Sur quoi on ne peut parler, il faut rester coi
- Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus.
- Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion.
- Paul Valéry.