Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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  D o m i n i q u e   G u e b e y    J u n g l e    Les belles lettres

Cardinal de Bernis, Mémoires

Ed. Mercure de France

Deuxième Partie

XLIII - AFFAIRES ECCLESIASTIQUES DES ANNEES 1757 ET 1758

[…]

J'avais annoncé au Roi la paix dans la seconde conférence : cette espérance s'évanouit. Je trouvai l'archevêque tout changé. Il me demanda des préliminaires à remplir ; il ne voulut se relâcher sur rien, ni m'accorder un temps suffisant et convenable. Son inflexibilité se montra dans tout son jour, et comme il me parlait sans cesse de sa conscience, qui lui défendait de se prêter à aucun tempérament, il m'échappa de lui dire que sa conscience était une lanterne sourde qui n'éclairait que lui : ce mot a beaucoup couru. En effet, la conscience est aveugle ou éclairée ; la conscience aveugle fait des fanatiques, et la conscience éclairée, des hommes sages et soumis aux règles sans enthousiasme et sans excès.