Le web de Dominique Guebey – Photo, quincaillerie

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Tamron SP 90mm F/2.5 Macro (modèles 52B & 52BB)

Sommaire


Intérêt de cet objectif

Le bon vieux 90/2,5 mm macro en monture Adaptall 2 à bague interchangeable a toujours eu une réputation de valeur sûre ; opinion à laquelle je souscris. Il appartient à la gamme des objectifs SP (pour superior performance) de Tamron.

Pour entrer dans mon fourre-tout, ce court télé a subi la forte concurrence du 80-200mm et faisait a priori double-emploi avec le 85. N’empêche :

  1. Un photographe doit toujours avoir un objectif macro. On est parfois amené à photographier un objet, un document où à faire un très gros plan.
  2. Pour de petits sujets, il est plus judicieux d’utiliser un téléobjectif qu’une focale standard de 50 mm : plus de distance donne une perspective meilleure (et éventuellement un meilleur éclairage au flash).
  3. Le 90mm macro est évidemment le standard des sorties dans la nature ; et pas simplement pour photographier les fleurs. Je maintiens qu’en serrant la vision on fait des paysages plus forts qu’avec des panoramiques au grand-angle. Sur ce sujet, voir aussi un exemple de paysage urbain au télé [http://www.dg77.net/photo/tamron/tamron80200.htm#prd].
  4. Au studio , le macro est plus souple que le 85 lumineux, limité en distance de mise-au-point. La grande ouverture est de peu d’intérêt (on a le temps de faire le point) d’autant que la lumière ne manque pas — justement, un objectif macro est destiné à être diaphragmé fort, et est censé conçu pour cela.
  5. En portrait : au 90 mm à courte distance, la profondeur de champ à f/2,8 est déjà faible ; un ultra-lumineux du type 85/1,4 n’est pas un impératif absolu pour isoler le sujet devant un décor flou.
  6. Face au 80-200 (encombrant) et au 85 (trop spécialisé), le 90 macro est par sa polyvalence le bon choix en voyage. Le 50mm sera toujours là si la lumière faiblit.
Tamron SP 90mm F/2.5 Macro 52BB, allongé à la distance minimale
Tamron 90mm f:2.5 SP 52BB l:400, h:204

Caractéristiques

Schema optique Tamron SP 90mm f:2.5 Macro Adaptall l:460, h:257

Pour de plus amples informations voir http://www.adaptall-2.com/lenses/52B.html.

Dépliant du modèle 52B
Adaptall-2 SP 90mm F/2.5 Depliant p. 1 l:153, h:200
Tamron 52B Depliant p. 2 l:153, h:200

Première version (1979-1988)

Tamron 90mm f:2.5 SP 52B l:283, h:204

Le modèle d’origine 52B était très compact et utilisait des filtres de diamètre 49 mm. Certains exemplaires auraient souffert de l’apparition de jeu.


Seconde version (1988-1996)

La seconde version 52BB est un peu plus volumineuse et se caractérise par des filtres 55 mm.

Si je me souviens bien d’un test du magazine Chasseur d’images, la seconde version ne serait pas seulement une évolution cosmétique ; l’optique aurait été recalculée. Les résultats accordaient à cette dernière mouture une meilleure homogénéité et un petit peu plus de contraste à pleine ouverture. Les exemples infra montrent néanmoins qu’il ne faut pas trop s’inquiéter si on en reste avec le 52B primitif.

Remarque sur le pare-soleil

J’ai possédé les deux versions du Tamron SP 90:2,5 Adaptall. La première était dotée d'un superbe pare-soleil métallique pourvu d'un excellent flocage interne noir. La seconde version fut aussi fournie avec un pare-soleil, mais en matière plastique bien lisse et luisante. Il est fortement conseillé de garnir l’intérieur de feutrine noire (ou tout autre moyen de flocage mat), sinon autant s'en passer.


Exemples

Première version 52B (boîtier Minolta X500)

Aïe, ça pique ! Une photo et trois petits « crops » pour montrer la résolution de cet objectif au rapport qualité/prix positivement étonnant. Noter le grillage fin bien défini malgré le contre-jour. Venise (vers le Campielle de l’Anconeta) 7 mai 1986.

Pellicule Kodak Technical Pan 25 ISO, 1/250e f/6,5. Avec ce genre d’optique, ça vaut la peine d’utiliser du film ultra-fin.

l:900, h:584

Détails :

l:751, h:552
l:501, h:301
l:631, h:383

Ile de Burano au large de Venise, 8 mai 1986. Sujet plan donc pas de besoin en profondeur de champ. Kodachrome 25, f/4 et 1/250e s., vitesse permettant d'assurer la netteté au 90.

Burano, objectif 90mm macro l:700, h:468

Fanfare à Vitry-le-François, 21 juin 1986. En exhumant un jour d’anciennes diapo, je suis tombé en arrêt devant cette Kodachrome 25.

l:900, h:609
Détail :
l:900, h:429

Paysages au téléobjectif. Une longue focale concentre la vision

l:471, h:700
Moustier-Sainte-Marie,, objectif 90mm macro l:700, h:472

Seconde version 52BB (appareil : Nikon F6)
Négatif Fujifilm X-TRA 400 (S400)
l:700, h:460
l:700, h:459

Comme on peut le voir, le bokeh (i.e. les flous) de ce Tamron semble peu critiquable. Les photos de fleurs qui suivent ont été faites sur film inversible Velvia 50.

objectif 90mm macro l:750, h:496
objectif 90mm macro l:750, h:498
objectif 90mm macro l:750, h:498
objectif 90mm macro l:750, h:497
Seconde version 52BB (appareil : Nikon FE2)

Sujet brillant, éclairage très banal avec le flash cobra sur l’appareil.

l:600, h:409
Détail
l:500, h:445
Seconde version 52BB (appareil : Minolta X500)

Le matériel avait été préparé pour une séance de portrait, mais à peine franchie la porte, passant devant la cheminée, je commençai impromptu la séance par cette nature morte.

Reflet, objectif 90mm macro l:900, h:609

Cactus avec figurines dans son pot sur balcon. Taille du sujet de gauche : 30mm. Le rapport 1/2 est amplement suffisant pour la macrophotographie à main levée, et le 90mm offre une perspective meilleure qu'avec un 50 (le point de vue est plus éloigné d’où moins de déformations).

l:700, h:466

Au chaud. Improvisation avec buée.

Buee, objectif 90mm macro l:700, h:466

90 mm est une très bonne focale à portrait.

En principe, je déconseille le portrait en très gros plan : on s'ennuie vite de collectionner les têtes coupées. Mais, d’une part, il y a des amateurs de têtes coupées : en voici quand-même ci-dessous. D’autre part, il est entendu qu'une haute maîtrise ou un authentique génie créateur permet de s'affranchir des principes. Ici, par exemple, on percevra intensément qu'il ne s'agit pas de tête de veau.

Portrait en gros-plan, objectif 90mm macro l:651, h:437

Prise-de-vue en studio, éclairage puissant et maîtrisé, diaphragme fermé. Lola Olivera, Miss Rhône-Alpes (1991 si ma mémoire est bonne).

Lola Olivera Salipur, portrait en gros-plan, objectif 90mm macro l:696, h:508

Photo en extérieur, lumière ambiante et à grande ouverture. Filtre adoucissant Cokin.

Portrait en gros-plan, objectif 90mm macro l:700, h:468

Etude à la Kodachrome 25, la définition du Tamron 90mm f:2.5 SP Macro Adaptall est plutôt satisfaisante. En tout cas, pour avoir mieux, il faut employer de grands ou coûteux moyens.


Travail en négatif couleur (Fuji Super G 100).


Les mêmes avec essai d’accentuation informatique — une première sur ce site (23-X-2010) !



La suite

L’apparition des systèmes autofocus vers 1986 mena à l’abandon de la monture Adaptall. Tamron se mit, comme Tokina ou Vivitar, à livrer ses objectifs en versions dédiées à chaque marque. On eut alors, toujours ouvert à f/2,5 et donnant le rapport 1/2, le modèle 52E (1990-1992, 52 mm, diaphragme à 8 lamelles) pour Nikon AF-D, Minolta-Konica AF, Pentax AF. Lui succéda en 1994-1996 un 152E, (diaphragme à 9 lamelles) pour Nikon et Konica-Minolta (alias Sony).

Dans la période suivante, Tamron (besoin marketing de suivre le mouvement ?) passa à des objectifs macro offrant le rapport 1/1 direct, plus encombrants (101,5 mm pour le 72B) et un peu moins lumineux (f/2,8 au lieu de f/2,5), la formule optique, très différente du double gauss précédent, comportant 10 éléments en 9 groupes ; diaphragme à 9 lamelles. Ce furent :

Cette dernière formule 10/9 est en fait à mise au point interne, une sorte de zoom à faible variation de focale (cf notre page ad hoc [http://www.dg77.net/photo/tech/fasttele.htm#mapint]). Cette solution a l’avantage de limiter la perte de luminosité ; mais les facteurs de reproductions deviennent difficiles à calculer. A la distance minimale et compte tenu du rapport 1:1, la focale atteint péniblement 70 mm.