Minolta 85mm f:1.7 MD
Court téléobjectif lumineux, focale idéale pour le portrait, fort utile aussi en reportage.
En 1986, c’était une trop bonne affaire en occasion pour ne pas la saisir. Focale agréable avec une visée lumineuse confortable. Images Esthétiques par leur flous d’arrière-plan, bonne qualité générale.
Pour le calculateur, cette focale à l’angle de champ limité (26°) est plus facile à optimiser qu’un 50 mm (46°). Les six lentilles suffisent pour assurer de bonnes performances optiques.
Ce 1.7/85 mm est l’avant-dernier 85 des Minolta M (on laisse de côté le très spécial 85/2,8 Varisoft à flou variable) :
- Objectifs MC 1re génération (1966-1972) : connus pour leur traîtement anti-reflet assez avancés pour l’époque, et leurs verres classiques au thorium et lanthane tendant à jaunir avec le temps. Le MC Rokkor 85/1.7 avait acquis d’emblée les faveurs de nombreux minoltistes.
- MC seconde (1972-1976) et troisième (1975-1979) génération. La bague devient plus confortablement de type caoutchouté. Le traîtement multi-couche est amélioré. L’indication de la formule (PF = 5 groupes/6 éléments) disparaît (3e version).
- 1978 : 85/1.7 MD avec formule légèrement modifiée. Les derniers MC auraient été produits avec ce nouveau bloc optique. La production fut brève (environ un an).
- 1979-1982 : 85/2.0, un nouveau 85 un peu moins lumineux, très compact (filtres de 49), bien corrigé et donc donnant des images bien piquées, mais à cause de cela doté de moins de « caractère ».
Références :
- The Battle of the 85mm's [http://www.rokkorfiles.com/85mm%20Page%201.htm]
- Minolta SLR lenses [http://minolta.rokkor.de/minoltalenses.htm]
Ci-dessous : exemples d’utilisations.
New-York, Central Park, mai 1987 ; diapositive Kodachrome 25 (reconnaissable à l’absence de grain). Ce 85 offre des zones floues (dites hors-zone de netteté – Out of focus / OOF – alias bokeh) exceptionnelles. Ici l’arrière-plan semble vu derrière une vitre embuée. Le léger halo qu’on perçoit sur les plaques de la policewoman est l’indice d’aberration sphérique, un « défaut » optique apprécié des vrais connaisseurs. Je ne saurais obliger quiconque à admirer cette photo ; mais ne me rebattez plus les oreilles avec vos Nikkor, Asahi et autres Zuiko !
85mm est réputé focale à portrait par excellence.
Ici, sans flash, au salon du livre 1986 à Lyon : Vladimir Volkoff (1932-2005) — dont la préface au Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell m’avait… surpris (salon organisé à l’auditorium Maurice Ravel par Le Figaro).
Pellicule : Tri-X. Scan d’un tirage exécuté sur papier Ilford Baryté par Pierre Aymard, photographe à Lyon.
Ci-dessous, dans les mêmes circonstances (mais négatif scanné directement) : Maurice Schuman (1911-1998), Virgil Gheorghiu (1916-1992 – La 25e heure…), Philippe Bouvard (né en 1929).
Le World-Trade-Center depuis le même point de vue que la photo au 24mm [http://www.dg77.net/photo/x500/md24.htm#nyc]. Toujours à la Kodachrome 25.
Fin aout 1989, redescente de la Vallée des Merveilles côté Gordolasque. Le jour baisse, la Kodachrome 25 atteint ses derniers retranchements. Mais avec le 85 à pleine ouverture et 1/60e de seconde, il a été encore possible de photographier ce chamois folâtre.
Seins nus à la plage / Nude breast
Le lendemain, destination Nice, promenade des Anglais, 2000 mètres plus bas. Posé sur quelques galets, le 85 fixe une autre faune, en grand reporter qu’il est.
Le 85 lumineux permet d’assurer en photo de sport. Ici, en couleur (Kodachrome 200), dans la grisaille de Stuttgart (Championnats d’Europe d’Athlétisme 1986).
Photo de sport, suite. En noir et blanc : la grisaille de Neuchatel 23 mars 1986, les connaisseurs auront reconnu entre autres Alberto Cova.
Toujours sur le même thème, voir par exemple une autre série au 85, cette fois dans la grisaille de New-York : 10km Dames [http://www.dg77.net/marche/photo/nyc871.htm], 20km Messieurs [http://www.dg77.net/marche/photo/nyc872.htm], 50km Messieurs [http://www.dg77.net/marche/photo/nyc875.htm].
Photo de sport en salle : en indoor, le 85 ultra-lumineux est un must. 25 janvier 1986, Liévin, Championnats de France d’athlétisme en salle. Trio de tête : Jean-Marie Neff, Dominique Guebey, Martial Fesselier. Je vais perdre 10 secondes dans les 200 derniers mètres, allez y comprendre quelque-chose.