Le web de Dominique Guebey – Photo, quincaillerie

Page : http://www.dg77.net/photo/insta50/index.htm


   D o m i n i q u e   G u e b e y    J u n g l e      Photo, quincaillerie

Mon Kodak Instamatic 50

Sommaire

Présentation

Brève introduction

Cet instamatic au format 126 a été fabriqué en Grande-Bretagne (et aussi aux USA et Australie) de 1963 à 1966, parallèlement à l'Instamatic 100 qui lui ressemble beaucoup. Il coûtait 49,50 francs en 1966.

Le 126 était une invention tout fraîche de Kodak qui a toujours cherché à simplifier au maximum le chargement des appareils : aspect fondamental compte-tenu de la répugnance naturelle des photographes du dimanche pour toute manipulation compliquée. Le film se trouve dans une cassette plastique qu’on insère dans l’appareil puis envoie telle-quelle au laboratoire pour le développement (c’est à ce stade que s’est fondée la formidable fortune de la firme de Rochester).

Kodak a abandonné le 126 en 1999, et depuis 2009 il est devenu à peu près impossible de s’en procurer. Cependant, la mode Lomography a vu quelques fada/fanatiques recharger des cassettes avec de la pellicule 135. Je vous laisse chercher un tutorial sur la Grande Toile. Il ne vous restera alors plus qu’à dénicher une cassette : rendez-vous dans les bonnes brocantes photo-ciné1.


Objectif

L’objectif de focale 43mm a une ouverture fixe de f/11. Le format 126 (28 x 28 mm) étant la moitié du classique 6x6 (56 x 56 exactement), cela donne un cadrage proche de celui d’un moyen-format 6x6 muni d’un 90 mm (angle de champ diagonal aux alentours de 47°).

Cet objectif est composée d’un simple ménisque ; un concept qui ne nous rajeunît pas — voir le ménisque de Wollaston dans notre page sur les anciens objectifs [http://www.dg77.net/photo/tech/fastold.htm#prem] . Si on cherche un peu de modernité dans cette optique, on la trouvera dans le fait qu’elle est en matière plastique ; ce qui n’est pas vraiment une satisfaction. Une formule optique aussi rudimentaire donne des résultats prévisibles : médiocres au centre et franchement mauvais à la périphérie. L’Instamatic 50 déçoit toute velléité d’agrandissement un peu fort.

Pas de possibilité de réglage de la distance de mise au point, le minimum étant de 120 cm : l’Instamatic 50 est a priori réglé sur l’hyperfocale (que je donnerais pour quelque-chose comme un peu moins de 5m…).

Autres caractéristiques

Exposition : deux « vitesses » possibles, 1/40 et 1/90 sec., définies par le bouton de la face avant qui permet d'indiquer si le temps est couvert ou ensoleillé (pictogrammes Soleil voilé / Soleil plein et flash).

La photo en intérieur est possible : une griffe spécifique sur le capot supérieur permet de connecter un flash dédié Kodak. Ce flash utilise le flashcube (technologie : flash bulb). Il s’agissait d’ampoules à usage unique (là encore susceptibles de procurer une marge confortable au fournisseur).

Ajoutons que le déclenchement est suffisamment dur pour provoquer régulièrement du flou de bougé, spécialement entre les mains d’un écolier.


Exemples

Noël 1963, premier de la classe ! Récompense : un Instamatic. Voici une des premières vues de la première pellicule. Lieu : place du Docteur Reverzy. Le médecin-écrivain lyonnais (prix Renaudot 1954), dont le cabinet était dans l'immeuble donnant sur ladite place était mort depuis 4 ans. Je ne savais pas que près de vingt ans plus tard, ma sœur y habiterais ; la veuve du dr Reverzy y était encore.

Place du docteur Jean Reverzy

Ce portrait en plan américain apparaît très convenable sur le petit tirage 9x9. Mais en agrandissant plus fortement, un léger flou de bougé de l’appareil est détectable sur les feuillages et les tuiles. Le flou du visage est dû au mouvement du sujet lui-même.

Ile Barbe, 1964. De la photo d'art, DEJA.

Flare resistant ! Voici une image qui montre, comme la précédente, que l’Instamatic a un objectif au comportement très honorable dans des situtations de dur contre-jour.

Avec ces photos prises soleil dans le champ ou presque, l’Instamatic 50 en remontrerait de ce point de vue à plus d’un compact numérique, un demi-siècle plus tard. Il faut dire qu’avec une seule lentille, on ne risque pas trop les reflets internes…

Paques 1967, mes parents sur les pentes de Chamrousse. Reproduction d’un tirage 9x9 cm à l’aide d’un scanner à plat. Un renforcement logiciel énergique a ensuite été appliqué au fichier image.

Même photo, mais obtenue directement à partir du négatif sur un scanner Epson V700 (qui permet de traîter les documents transparents). La partie supérieure de l’image est tronquée. Explication : comme la bande de film 126 a la même largeur que le 135, il est possible de la glisser dans un passe-vue 24x36, mais l’image carrée sera incomplète (le 126 n’a de perforation que sur un côté).

Pâques 1968, promenade vers l'Ile de la Cité. Le sens du cadrage s'affirme.

La Cite a Paris

Le Bourget, Pâques 1968, le Concorde en démonstration.

Le Concorde au Bourget, avril 1968

Juillet 1969. Retour de Bardonèche (Bardonecchia), la petite troupe de scouts franchit le col de la Roue (2541m, 45°07'46"N, 06°39'04"E).

col de la Roue

9 juin 1973 à Karl-Marx-Stadt, ex "Allemagne de l'Est", redevenue Chemnitz depuis. Qui a dit qu'il faut un appareil exposant avec précision pour oser faire de la diapositive ?

Le 126 est un format carré ; cette image montre que centrer le point fort de l’image n’est pas forcément une faute de goût (cf les remarques concernant le 6x6 dans la page Lubitel 2 [http://www.dg77.net/photo/lubitel2/index.htm#epinay]).

Karl-Marx-Stadt ou Chemnitz, Instamatic 50

1974, Fontainebleau. Personnellement j’aurais mis, par habitude, le personnage à gauche pour avoir un espace dégagé à droite devant son regard. Mais (hasard ou inspiration ?) le camarade à qui j’ai confié l’appareil a placé, d’une façon moins conventionnelle et finalement heureuse, mon buste dans la convergence des lignes du bâtiment à gauche.

Le Grand-Quevilly (banlieue de Rouen), octobre 1975, Jacqueline Delassaux (n. 15). Cf les résultats complets [http://www.dg77.net/marche/news/newswr975.htm#wrlch-04200].

Jacqueline Delassaux

24 septembre 1977. Dans la série « photos en voiture », image faite entre Milton-Keynes et London-Eathrow pour le retour de la coupe Lugano. Paul Nihill, champion d'Europe 1969 du 20km marche

Cette photo est la dernière vue de mon dernier négatif 126. Plus tard j’ai dû constater que l’armement/entraînement du film était cassé. Quoique de construction légère et pas indiqué pour un usage intensif, mon « Instamatic » m’a quand même permis, pendant cette prime jeunesse photographique, de sauver quelques traces du passage de personnes et moments méritant un souvenir. Et peu importe la modeste qualité technique des images.


Annexes

Le film 126

Comment trouver encore des cassettes 126 ? Ferrania en a fourni longtemps, mais cette belle époque s’est terminée en avril 2007. Idem pour frugalphotographer.com [http://www.frugalphotographer.com/cat126.htm] .

On ne trouve plus rien sur : ciao.co.uk [http://www.ciao.co.uk/Camera_Film_5276371_2-cassette_126-ferrania] .

Références et resources


Notes