Le web de Dominique Guebey – Photo, quincaillerie

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Mon Lomo Lubitel 2

Sommaire

Présentation

En 1978, j’avais payé 140 Francs1 l’appareil dans cette version 2 déjà assez plastifiée ; à quoi il avait fallu ajouter (70 Francs, croyé-je) une petite cellule à main fonctionnant au selenium donc, elle aussi, sans pile. Moyennant quoi je me trouvais en possession de l’appareil doté de l’enviable réputation de pouvoir continuer à fonctionner après être tombé à l’eau.

Au moins deux millions d’exemplaires du Lubitel 2 furent produits. Fabriqué de 1955 à 1980, il succédait au Lubitel (1949-1956, dépourvu de synchro flash). Il y eut ensuite un Lubitel 166, (1976-1986) sans retardateur mais avec filtres vissant 40,5 (au lieu des filtres insérés de 27mm) ; puis vers 1980 le 166B, retrouvant le retardateur ; et enfin le 166U, lancé en 1983 et s’éteignant apparemment vers 1996, d’une sophistication diabolique puisqu’il offrait le choix entre les deux formats 6x6 et 4,5x6.

Les mouvements de « photographie alternative » (Photo povera et autres Lomographie) ont eu pour effet la redécouverte du Lubitel. Derechef son prix a fait un bond extravagant : 300 Euros TTC pour le modèle 166+ (disponible en 2015) ; je trouve ce prix dur à avaler. Si le moyen format vous tente, voyez plutôt un Yashica Mat d’occasion qui offrira une qualité d’image supérieure pour moins cher.

Le reflex bi-objectif

En anglais : Twin Lens Reflex (ou TLR) par opposition avec le reflex mono-objectif (SLR). L’utilisation de ce genre d’appareil est une expérience enrichissante et un moyen d’obtenir des résultats photographiques particuliers :


Caractéristiques

  1. Loupe escamotable.
  2. Dépoli et lentille collectrice.
  3. Film 120.
  4. Objectif de prise de vue.
  5. Objectif de visée.
  6. Miroir de renvoi.
  7. Volet abattant du viseur sportif.
  8. Fenêtre de lecture de la dorsale papier (n° de vue).
  9. Ecrou de trépied.

Il n’existe aucun couplage armement-déclenchement et donc aucune sécurité contre les surimpressions accidentelles. Lors de la prise-de-vue, il conviendra de suivre une procédure précise : temps de pose et ouverture étant déterminés, armer l’obturateur (tout ça se règle sur l’objectif), avancer le film, mettre au point, cadrer, déclencher.


Photos au Lubitel

Sauf indication contraire, les négatifs ont étés traîtés par un scanner Epson Perfection V700.

Utilisation du retardateur, appareil posé sur un rocher.

Font-Romeu, aout 1979 l:688, h:688

Autres images disponibles :

Patinoire de Font-Romeu (Pyrénées orientales), juillet 1979. Film négatif couleur Kodacolor II 6014. Catherine et Philippe Brunet.

Patinage, Catherine brunet et Philippe Brunet l:574, h:562

Images faites en suivant les sujets sur le dépoli ; ce qui veut dire, avec un reflex bi-objectif, qu’on se tourne vers la droite quand le sujet va à gauche, et vice-versa. Pas idéal pour la photo de sport.

Scan d’un tirage
Patinage artistique : Catherine brunet et Philippe Brunet l:510, h:504

Même émulsion. 3 mai 1981, Epinay-sur-Seine. Utilisation du « viseur sportif » au lieu du dépoli. Ce qui rend plus facile le suivi d’un sujet en mouvement ; la mise-au-point a été fixée au préalable (chose possible pour toute discipline sportive où l’on connaît d’avance la trajectoire du sujet).

Claire Batton l:600, h:605
Claire Batton, Sylvie Regnier, Michel Malleton l:600, h:594

Encore Epinay/Seine. Le format carré est susceptible de produire une impression plus forte que les formats rectangulaires, par sa capacité de « remplissage » du champ de vision. Pour cette raison, on n’est pas tenu de respecter le sempiternel principe de cadrage du sujet 1/3-2/3 ; le centrage du sujet permet par dessus le marché de retailler l’image carrée dans un cadre rectangulaire suivant le résultat voulu. En pratique, le 6x6 donne souvent ce qu’aurait produit un 4,5x6 mais avec beaucoup plus de possibilités de cadrage final.

Claire Batton, Criterium national de marche, Epinay-sur-Seine l:720, h:718

On voit ici un avantage du viseur capuchon, lequel mène à utiliser un point de vue plus bas que la visée courante (et irréfléchie) de l’opérateur debout et appareil à hauteur d’œil. Avec une position abaissée, la perspective vis-à-vis d’une personne en pied est nettement meilleure. Sur ce sujet, voir aussi l’exemple pris au Yashica MAT.

Ci-dessous, crop de la précédente.

A l’occasion de ce passage au Scan, trente ans après le développement, je m’aperçois que la conservation du négatif laisse à désirer. On dirait qu’il a été posé sur du papier abrasif. Dommage : ces photos au Lubitel étaient exploitables.

Sur la seconde portion, on a tenté un nettoyage électronique, à l’aide de Pola DSR.


Film Kodak N&B de type inconnu. Ambiance crépusculaire. Lyon, hiver 1977-1978. Le vignettage laisse penser que l’objectif est à pleine ouverture.

Lyon, rue Bugeaud, Saint-Nom-de-Jésus l:450, h:455
Détail
l:450, h:1038

Gare des Brotteaux (Lyon, 1978). A mon avis, une telle image justifie mon classement du 75 mm en 6x6 dans la catégorie des « semi grand-angles », comme les 35 et 40 mm en 24x36 (cf le tableau).

Lyon, Gare des Brotteaux l:600, h:601

Certes les images d’un Lubitel n’atteindront jamais la classe Hasselblad. Mais convenablement utilisé (ce qui veut dire : en avançant le film au dernier moment pour assurer un commencement de planéité de film ; en fermant énergiquement le diaphragme ; et en évitant contre-jour et lumières obliques — pendant que j’y suis, évitez aussi de travailler à la distance minimum…), il ne démérite pas pour autant.

l:600, h:599
Détail
l:700, h:941

Font-Romeu, été 1979. Sur l’obstacle, démonstration de Marcel Rozier, médaille d’Or par équipe aux JO 76.

l:600, h:601
Détail
l:400, h:1005

Notes