Nikon FE2
Présentation
Reflex mono-objectif (SLR) 35mm (« 24x36 »), automatique à priorité à l’ouverture : un appareil photo de la catégorie du Minolta X500 [http://www.dg77.net/photo/x500/index.htm].
Sur l’intérêt de l’appareil reflex :
- Utilisation de longues focales : voir commentaire [http://www.dg77.net/photo/cle/mrokkor90.htm#reflex]
- Photo rapprochée et macrophoto, voir des applications : [http://www.dg77.net/photo/tamron/tamron90.htm#ver2fe2] et [http://www.dg77.net/photo/tamron/tamron90.htm#ver2f] (avec objectif Tamron 90mm f/2,5 SP).
Production : 1983-1987, disponible jusqu’en 1989. Le FE2 est un membre notable de cette famille de Nikon, comportant les FM et FE, destinée aux amateurs sérieux. Malgré la gamme des très professionnels F, F2, F3 etc., ces boîtiers furent appréciés par plus d’un reporter, en raison de leur qualité de fabrication et leur compacité, qui les rendaient particulièrement aptes au « reportage d’action ».
Le FE2 fut une remarquable évolution du Nikon FE précédent (1978-1983) :
- Obturateur en titane très performant atteignant le 1/4000 s. (record à ce moment-là), qui autorise une synchro flash au 1/250e. Piles épuisées, le fonctionnement reste possible au 1/250e1 (ainsi qu’en pose B).
- Fonctionnement TTL au flash (contrôle de l’éclair par mesure en temps réel directement sur le film2.
- Baïonnette AI-s (compatible avec les optiques AI, AI-p, AF, AF-D, E).
La sortie du FE2 fut concommitante à celle du FM2 (appareil entièrement mécanique et semi-automatique) et du Nikon FA, ce dernier doté d’un mode programme (automatisme intégral) et, première mondiale, de la mesure matricielle. Plus tard vinrent les appareils autofocus, toujours avec la même baïonnette, mais ceci est quand même une autre histoire3.
Caractéristiques essentielles du FE2
- Appareil argentique à mise au point manuelle (absence d’autofocus, et il faut mettre une pellicule, n’est-ce-pas ?).
- Mesure de la lumière :
- A pleine ouverture, mesure à travers l’objectif (TTL) de la lumière continue, du type pondérée centrale (cellule dans le prisme du viseur).
- Mesure à diaphragme réel pour les objectifs non couplés, comme les PC Nikkor à décentrement, les objectifs à miroir, ou la macro-photo avec soufflet.
- Mesure TTL au flash (cellule au plancher de la chambre, dirigée vers le film, derrière le miroir).
- Modes (couronne des vitesses à côté du déclencheur) :
- Mode “A”, automatique à priorité à l’ouverture (on choisit son diaphragme, l’automatisme décide du temps de pose, qui est rappelé dans le viseur).
- Choix manuel du temps de pose, du 1/4000s à 8s. : mode semi-automatique (on contrôle diaphragme et temps de pose).
- Flash :
- Avec flash compatible : TTL toutes les poses de durée supérieure ou égale à 1/250s4.
- Flash manuel ou automatique : mettre le curseur sur la position 1/250s (en rouge).
- M250 : vitesse “mécanique” 1/250s, utilisable sans pile.
- Pose longue B. En principe sur trépied, utiliser un déclencheur souple pour éliminer toute vibration ou mouvement de l’appareil.
- Mémorisation de l’exposition.
- Indications cellule dans le viseur par aiguille (le Minolta X500 précité utilisait des DEL).
- Levier de surimpression.
- Et, bien entendu :
- correcteur d’exposition,
- prise synchro flash PC,
- testeur de profondeur de champ.
Remarques, avantages, inconvénients
Remarques
- Mise sous tension en actionnant le levier d’armement. Particulier mais on s’y fait très vite.
- Accessoires principaux :
- Verres de visée interchangeables (standard : stigmomètre + microprismes ; optionnels : dépoli fin, ou dépoli fin + quadrillage).
- Moteur amovible MD12 (4 images/s.).
- Dos dateur MF16.
- Accessoires de visée : viseur d’angle, loupes, lentilles correctrices, communs à d’autres boîtiers de la marque.
- La position M250 permet de résoudre certains problèmes (blocage du miroir…).
Avantages
- Type d’appareil simple quoique comple.
- Réputation de robustesse.
- Gamme considérable d’objectifs disponibles dans le monde entier (voir néanmoins l’avertissement dans les inconvénients infra).
- TTL au flash, bien pratique en proxi et macro-photo5.
- Synchro-flash 1/250e, très intéressante pour le flash en plein jour (fill-in)6.
- Vrai mode semi-automatique (manuel à réglage croisé) : le viseur indique l’écart entre la mesure de la cellule et votre choix d’exposition.
- Compensation d’exposition signalée dans le viseur.
- Niveau de bruit et vibration très honorable.
- Pour encore moins de vibrations sur trépied : relevage préalable du miroir possible par le détour du retardateur.
- Fonctionnement possible sans pile au 1/250e7.
Inconvénients
- Pas de codage DX : toujours penser à indexer manuellement la sensibilité du film (couronne autour de la manivelle de rembobinage).
- Obturateur délicat : il est certes fiable (des dizaines de milliers de déclenchements garantis sans anichroche) mais, contrairement aux poussifs obturateurs à rideau de toile, les fines lamelles métalliques tolèrent très mal le moindre contact, comme les doigts d’un opérateur trop pressé, et même l’amorce du film.
- N’accepte pas les plus anciens objectifs Nikkor (pre-AI non modifiés) : risque d’endommager l’appareil.
- Témoin d’usure de pile caché dans le viseur.
- Compteur de vue :
- Au chargement du film et tant qu’on n’a pas atteint la vue 1, les déclenchements sont automatiquement exécutés en mode M250. Economie de pile, soit, mais les photographes radins diront qu’ils perdent deux photos à chaque pellicule.
- Sur un FE2 un peu usé, la remise à zéro devra parfois être forcée par une manipulation.
Notes
- 1. Mettre le barillet des vitesses sur la position M250.
- 2. Technique inaugurée par Olympus sur l’OM-2 de 1975.
- 3. Exception : le FM3a, produit de 2001 à 2006, fut une amélioration du FM2n de 1984, grâce notamment à un extraordinaire obturateur capable lui aussi du 1/4000e sans titane et au double fonctionnement : avec pile, sous contrôle électronique ; et en mode mécanique (sans alimentation électrique) à toutes les vitesses quand même.
- 4. Au flash et 1/500s. par exemple, la moitié de l’image sera noire !
- 5. Sans TTL il faut appliquer un coefficient de prolongation de temps de pose en fonction du tirage de l’optique quand ce dernier devient important.
- 6. Par rapport à un obturateur synchronisé au 1/60, cela mène à ouvrir l’objectif de deux diaphragmes, avec pour effet positif que la portée du flash est multipliée par 4.
- 7. Au 1/250e et avec une émulsion de 100 ISO, on pourra travailler de f/16 (soleil brillant direct, sujet clair) à f/2,8 (temps couvert avec ombres vagues), voire f/1,4 si l’objectif le permet (crépuscule, pluie…). A 400 ISO, on risquera la surexposition au soleil, mais on pourra encore opérer à f/1,4 en sous-bois ou dans certains intérieurs bien éclairés. Cf la page Exposition sans posemètre [http://www.dg77.net/photo/manuel/expo.htm].