Cosina Voigtländer Nokton 35mm f0.9 aspherical X (2023)
Annoncé le 14 juillet 2023, pour une sortie prévue en août. Il s’agit d’un objectif
standard, dont la focale est légèrement plus longue que la normale (champ : 43,8°),
destiné aux appareils Fujifilms en format APS-C (monture “X”).
Sa luminosité est particulièrement poussée, le fabricant n’en revendique pas moins
homogénéité de l’image et correction chromatique.
Le schéma optique ressemble fort au récent Nokton f/1 50mm pour 24x36,
à l’exception d’une lentille convergente supplémentaire,
insérée à l’arrière.
La mise au point est bien entendu manuelle, ce qui contribue au maintien des dimensions à des proportions
presque raisonnables. Des contacts électriques sont présents, qui assurent la transmission
avec le boîtier de plus d’informations qu’on espérait (EXIF, focale et donc stabilisation optimale,
distance, correction de parallaxe — sur les boîtiers qui l'autorisent).
La lentille frontale est de type GA déjà connu, tandis que
l’élément arrière a ses deux faces à profil asphérique.
Caractéristiques :
Formule optique : 10 éléments en 8 groupes.
Ouverture : f/0.9 à f/22.
Angle de champ diagonal : 43,8°.
Diaphragme : 12 pales.
Distance minimale : 35cm (rapport 1:7,1).
Long. Diam. : 65mm, 73mm.
Filtres : 62mm.
Poids : 492g.
Pare soleil : réversible (inclu).
Meike 25, 35, 50 f/0.95 (2018-2022)
Meike Global (Chengdu, province du Sichuan), concurrence durement les Machang/Kamlan et autre 7Artisans.
Fonctionnement tout-manuel, aberration chromatique sous-corrigée, faiblesse à contre-jour, etc.
Mais ces engins sont pour ainsi dire donnés.
25mm F0.95 (2018 révisé en 2022) pour format APS-C.
35mm F0.95 (2022) pour format APS-C.
50mm F0.95 (2022), en montures E, X (APS-C), Z, EF-M (FF/35mm) et M43.
Cosina Voigtländer NOKTON 50mm F1 Aspherical VM LD (2022)
Annoncé en décembre 2021 pour le mois de janvier suivant, cet objectif en monture
compatible Leica M vient remplacer le précédent Nokton f/1.1 de 2009.
La formule optique (9 éléments en 7 groupes, 3 faces asphériques)
plus évoluée laisse penser qu’il s’agit de mieux qu’un de ces
« Noctilux du pauvre » qu’on trouve à foison.
On notera que, comme pour le récent SUPER NOKTON 29mm F0.8 Aspherical
pour format Micro 4/3, il utilise une surface GA (pour Grinding aspherical surface),
ou encore 研削非球面 i.e. surface asphérique meulée. Ceci concerne la lentille frontale.
L’élément arrière est également asphérique, et sur les deux faces.
L’utilisation de verre à hautes performances permet une formule optique plus simple et
un gabarit plus court. À l’instar de son HELIAR Classic 50mm f/1.5 VM,
Cosina-Voigtländer se targue d’un cercle image confortable.
Le vignettage à pleine ouverture devrait s’en trouver atténué.
Début 2023, le même bloc optique est repris une version en monture Z, pour les
appareils mirrorless de Nikon.
Caractéristiques :
Formule optique : 9 éléments en 7 groupes.
Ouverture : f/1 à f/16.
Angle de champ diagonal : 47,6°.
Diaphragme : 12 pales.
Distance minimale : 90cm.
Long. Diam. : 55mm, 73,6mm.
Filtres : 62mm.
Poids : 484g.
Pare soleil : réversible (inclu).
Venus Optics Laowa f/0.95 (2021-2022)
Venus Optics
La firme Venus Optics, sise à Hefei (CHN, province du Anhui),
développe depuis 2013 un catalogue d’objectifs divers et variés,
au départ à vocation video/ciné mais aussi à
destination d’une clientèle de photographes. Ces produits
se caractérisent avant tout par la modération des tarifs.
Il faut dire qu’ils sont dépourvus d’autofocus ;
la mise au point est manuelle – pour le diaphragme : itou.
La gamme Argus propose plusieurs objectifs ultra-lumineux. Si l’ouverture
géométrique (F) annoncée est de 1:0.95, l’ouverture
photométrique (T, qui correspond à la quantité de lumière
effectivement transmise) semble relativement loin de cette valeur.
Laowa Argus 33mm f/0.95 CF APO
Cet “équivalent 50mm” est destiné aux appareils APS-C.
Quoique labellisée APO, les propriétés
apochromatiques de cette optique n’ont pas sauté aux yeux, si je puis
m’exprimer ainsi, de certains utilisateurs testeurs (voire experts ?)
qui affichent leurs verdicts sur la Grande Toile.
Laowa Argus 25mm F0.95 APO MFT
Version destinée aux formats M43, équivalent d’un 50mm en 24x36 alias
full frame.
Pour appareils 24x36 (hybrides Sony, Nikon Z, Canon R) comme l’indique la mention FF.
À l’instar du précédent, la formule optique comporte 14 éléments en 9 groupes ;
le dernier élément est asphérique.
Laowa Argus 45mm f/0.95 FF (2022)
Angle de champ 51.3. 13 éléments dont 1 ED, 1 AS, 4 UHR, en 9 groupes.
Diaphragme à 15 pales. 835 g quand même. Là encore aucun automatisme, mais
pare-soleil fourni.
7Artisans f/0.95 APS-C et M43 (2020-21)
Rien de nouveau depuis le 50/1.1 de 2017 :
fonctionnement tout manuel et tarifs ultra-économiques.
Ces objectifs sont orientés video : le diaphragme n’est pas cranté ;
le fabricant promet d’ailleurs un faible « focus breathing ».
25mm f/0.95 APS-C (septembre 2021)
Septembre 2021. Comme ses cousins, il est destiné aux APS-C
(« équivalent » 38mm en 24x36, montures Sony E, Canon M, Nikon Z, Fuji X)
et M4/3 (équivalent 50mm).
Long de près de 10cm, 6cm pour le diamètre, diaphragme à 13 pales.
50mm f/0.95 APS-C (2021)
Septembre 2021. APS-C (« équivalent » 75mm en 24x36) et M4/3 (équivalent 100mm).
Long de 68mm, filtres 62mm, diaphragme à 13 pales ; poids : 420g.
Sept lentilles en 5 groupes.
35mm f/0.95 APS-C (2020)
Octobre 2020, pour APS-C (« équivalent » 50mm en 24x36) et
M4/3 (équivalent 70mm). Longueur : 67mm. À l’instar des autres objectifs présentés,
il est trop peu cher pour en attendre des miracles. Suivant l’ouverture, le contraste est médiocre
à modeste sur les bords ; partout l’aberration chromatique exerce ses ravages.
7Artisans 50mm f/1.05 FF (2020)
Parution fin 2020. Objectif pour format 24x36mm, fourni en montures pour mirrorless Canon RF, Nikon Z, Sony E & LEICA L.
Objectif pesant 605g, pour 98mm de long. Formule : 10/7. Diaphragme 13 pales, filtres 58mm.
La conception rappelle les objectifs des années 1930 : non seulement le diaphragme est non cranté
(ce que, certes, les purs vidéastes apprécieront), mais encore la bague ne se tourne
pas par intervalles égaux entre deux valeurs ; et selon
Ken Rockwell [https://www.kenrockwell.com/tech/7artisans/50mm-f105.htm] ,
l’ouverture (ouverture géométrique F, on ne parle même pas
de l’ouverture T) annoncée de 1:1.05 aurait un petit quelque chose de fallacieux.
Cosina Voigtländer SUPER NOKTON 29mm F0.8 Aspherical Micro 4/3 (2020)
F/0,8 constitue un record de luminosité pour un objectif qui n’est pas destiné à des usages
scientifiques, industriels ou militaires.
Seul l’Ibelux 40/0.85 (2014, rév. 2018) signalé précédemment
(cf infra) approche cette ouverture.
Un tiers de diaphragme moins ouvert que f/0,7, cela permet
de déclencher (à temps de pose égal) à 400 ISO au lieu de 1600 à f/1,6 (soit
1250 à f/1.4). Ou encore 10.000 ISO avec un zoom limité à f/4.0.
À titre indicatif, f/0.8 autorise le 1/100e de seconde à 400 ISO dans un intérieur
moyennement éclairé ; temps de pose qui exigerait 8000 ISO à f/2,8.
Annoncé le 17 novembre 2020 sur le site officiel www.cosina.co.jp,
disponibilité prévue le 10 décembre suivant. Fiche technique :
Focale : 29mm (équivalent d’un 58 en classique 35mm).
Ouverture : 1:0,8 à 1:16.
Composition : 11 éléments en 7 groupes.
Angle de champ (diagonal) : 42°75.
Diaphragme : 12 pales.
Distance minimale : 37cm (rapport 1/10).
Dimensions et poids : 72,3mm (diam.), 88,9mm (long.), 703g.
Filtres : 62mm.
Noter qu’une surface asphérique est obtenue par meulage traditionnel,
au lieu de l’injection du verre pâteux sur moule à haute précision.
C’est une méthode peu économique, mais on a pu ainsi utiliser un verre particulier,
à haut point de fusion.
Le diaphragme est doté d’un mécanisme pour débrayer le
crantage, utile en prise video. Le pare-soleil serait soigneusement étudié
et livré de série : excellent !
FUJINON XF 50mm f/1 R WR (2020)
Pour ses appareils APS-C (23,5x15,6 mm) mirrorless à monture X,
Fujifilm avait projeté un objectif standard 33mm F/1.0, doté de l’autofocus.
Cette dernière caractéristique est rarissime pour une telle luminosité. Il n’y a
guère que le Canon EF 50 mm f/1,0 L USM de 1989 qui puisse être
cité en exemple.
L’étude ayant abouti à des dimensions et un poids inacceptables,
le fabricant préféra changer son fusil d’épaule :
en septembre 2019, c’est un 50 mm qui était sur la planche
à dessin. L’angle de champ plus réduit (celui d’un 75 mm
en 24x36) permet
d’avoir un engin garanti comme 35 % moins encombrant.
Le 3 septembre 2020, l’objectif est annoncé officiellement. Caractéristiques :
Angle de champ : 31,7°.
Distance minimale : 70cm (grossissement 0,08).
Formule optique : 12 éléments en 9 groupes.
Diaphragme : 9 lames.
Filtre : 77mm.
Dimensions : long.:103,5mm ; diam.:87mm.
Poids : 845g.
WR : weather resistant ; objectif
protégé contre les intempéries et la poussière.
Performances optiques pures : si on compare les courbes FTM
fournies par le fabricant avec celles de son autre 50mm, le
petit mais excellent modèle ouvert à f/2, ce super-lumineux
souffre à première vue de la comparaison.
Mais l’ouverture n’est pas la même, ni l’utilisation. Le 50mm f/1,
plus spécialisé, fera certainement merveille en portrait, ainsi
que pour le reportage en éclairage difficile. D’un point de
vue esthétique, il offre des flous harmonieux qui le
rendent, sous cet aspect, préférable à l’autre ultra-lumineux
à portrait de Fujifilm, le 56/1.2.
TTartisan 50mm f/0.95 (2020)
TTartisan – 深圳市铭匠光学科技有限公司
Société d’optique de Shenzhen Mingjiang Optical Technology, Ltd.
Cette firme (née en 2019) est distincte de la préexistante 7artisans,
quoique elle ait été créée par un des sept associés
de cette dernière.
Objectif pesant 700g., diamètre de filtre 67mm, diaphragme à 14 lames. Formule 11/8, monture Leica-M.
Cosina Voigtländer Nokton M43 (Micro 4/3 alias MFT 2012-2020)
Nokton 60mm F0.95 (2020)
Annonce de février 2020, la diffusion risque de connaître des délais imprévus
suite à la pandémie mondiale de Covid-19
Une longue focale de puissance moyenne mais d’ouverture impressionnante. Cet
objectif échappe à l’objection de profondeur de champ trop grande,
critique souvent faite au format micro 4/3. La distance
minimale autorisant un rapport 1/4 est intéressante, car la focale est parfaite pour
la photo de petits objets. Cet objectif pourra donc être utilisé à
d’autres choses que le portrait en gros plan.
Angle de vision 21,5°. 11 éléments en 8 groupes. M.a.p. minimum 34cm (rapport 1/4).
Diamètre 82,5mm, longueur 57,7mm. 860g. et filtres… 77mm !
Voigtländer alias Cosina n’a apparemment pas mis de lentille à face
asphérique dans cette optique. L’hélicoïde permettrait une mise au point
très précise.
Nokton 10,5 mm f/0,95 (2014)
Annoncé à la Photokina de septembre 2014.
Cf voigtländer.com [http://voigtlaender.com/10%2c5-mm-f-0%2c95-nokton.html] .
Cet ultra-grand-angle était une création audacieuse dans une catégorie où les
ouvertures extrêmes étaient à peu près inconnues, car encore plus difficiles à obtenir.
Brièvement : formule optique 13/10 ; champ 93° ; m.a.p. mini. 17 cm ;
long : 82,4 mm, diam : 77 mm, 586 g. sans p.s.
Nokton 42,5 mm f/0,95 (2013)
« Equivalent 24x36 » d’un 85 mm, ce court télé vient s’ajouter
aux 17,5 et 25 déjà existants. Annoncé pour l’été 2013.
11 éléments en 8 groupes, diaphragme 10 lamelles, filtres 58 mm,
m.a.p. mini. 23 cm, longueur 74,6 mm, diam. 64,3. Pare-soleil incorporé.
Angle de champ 64°6 (à peine 35 mm en 24x36) ; 13 éléments en 9 groupes.
Nokton 25 mm f/0,95 (2010)
Destiné aux appareils micro four-third ou 4/3 (diamètre
cercle image 22,5 mm) ; délicieux bokeh
promis par Cosina-Voigtländer. Onze éléments en huit groupes ;
utilisation de verre à très haut indice de réfraction.
Angle de champ : 47,3° (cf les 46° du classique 50 mm en 135). Mise
au point minimum : 17 cm ; étonnant.
Longueur 70 mm, diam. 58,4. M.a.p. manuelle sans la moindre intégration avec
le boîtier. Diaphragme (manuel lui aussi) à 10 pales, nombre très
utile pour la qualité des flous.
La version II de 2014 diffère uniquement par la bague de diaphragme offrant une
position non crantée, préférable en prise-de-vue video.
Un objectif dénué d’automatismes, volumineux et un peu coûteux
pour la clientèle des petits numériques (mais douze fois moins cher
que le Noctilux ASPH — cf infra). Il n’empêche :
le VC 25/0,95 est autrement plus excitant que les bricolages à base
d’objectifs ciné 16 mm [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#cine_1950]
(sans parler des adaptations de ces lamentables culs-de-bouteille
qui équipent les caméras de surveillance).
Le format étant deux fois plus petit que le 24x36, cette ouverture donne
la même profondeur de champ qu’un 50 mm à f/1,9 (autant dire
f/2) sur un « full frame ».
Cette valeur, intéressante pour isoler son sujet sur un fond flou,
est sensiblement supérieure aux concurrents immédiats (25 mm f/1,4,
20/1,7). En contrepartie le point ne sera pas aussi critique qu’on pourrait
craindre sur ces satanés petits écrans de visée de la nouvelle
génération numérique. Argument-massue
en faveur de ce format de capteur : à f/1 on peut travailler à
200 ISO là ou à f/2,8 il faudrait 1600 (…et 6500 ISO avec le zoom
f/5,6 de première communion). Ce qui supprime l’inconvénient
du bruit numérique, qui sévit davantage
en haute sensibilité avec les formats petits.
A pleine ouverture, cet objectif vignette sérieusement et l’image,
satisfaisante au centre, est un peu molle sur les bords ; fermer de deux diaphragmes
gomme ces imperfections inhérentes à la très grande luminosité :
du classique et prévisible. L’aberration chromatique est bien contrôlée,
ce qui est excellent pour les capteurs numériques. La distorsion est suffisamment
limitée pour en remontrer à beaucoup de concurrents de conception
pourtant plus raisonnable.
Z-Noct-Nikkor 58mm f/0.95 (2019)
Nikon a lancé en 2018 une gamme de nouveaux appareils Z, « hybrides » 24x36
nantis d’une monture d’objectif spécifique
(au diamètre considérable). Le but est de monter dans le train
des mirrorless lancé depuis un bon moment par
Olympus, Panasonic, Sony, Fujifilm, qui fait beaucoup de mal au marché des reflex.
Il est amusant de noter que même Leica s’y était mis,
et ce depuis trois ans avec le SL 24x36 (sans parler des APS-C antérieurs).
Le Noct-Nikkor 58/0.95 est le lointain successeur de l’objectif
du même nom, sorti en 1977 et ouvert à f/1,2. Voir notre page
« Formules à surfaces asphériques ».
Ce Noct nouveau est à mise au point manuelle et comporte un écrou
de trépied, utile quand on voit les dimensions prévues. C’est tout simple :
à côté, le Noctilux ASPH de Leica est un objectif compact.
Caractéristiques principales : 17 lentilles en 10 groupes ;
diamètre x longueur : 102 x 153 mm ; 2 kg.
MS Optics ISM 1.0/50 GA (2019)
Une nouvelle production, en monture Leica M, de M. Miyazaki. Équivalent
du classique Leitz/Leica Noctilux (cf infra), type double Gauss
amélioré à 7 lentilles encore, mais en 5 groupes ;
il se distingue surtout par une étonnante compacité :
40 mm de long, diamètre 55 mm, un poids de 178 g !
Machang Optics - Kamlan 50mm f/1.1 MK II (2019)
Pour format APS-C ; cette focale correspondant à 75mm en 24x36. Obectif proposé en montures Sony-E, Fuji-X, EOS-M, M4/3.
Révision du premier modèle de 2017. La formule
optique a changé : 8 éléments en 6 groupes. C’est maintenant un planar avec
lentilles extrêmes dédoublées. Plus volumineux, mais aussi, semble-t-il, meilleur. En fait
ce 50mm couvre davantage que le cercle image normal du format APS-C (28mm), ce qui permet d’exclure la
périphérie, plus difficile à corriger. Autre originalité :
appel à contributions sur Kickstarter.
Un 50mm f/1.0 plus classique que le Zenitar 1/35 M-Mount annoncé un an plus tôt.
Cet objectif pour appareils Sony Mirrorless est également moins
mystérieux puisque des utilisateurs se seraient manifesté sur Internet.
Cf www.zenit.photo [https://www.zenit.photo/catalog/obektiv-zenitar-0-95-50-e/] .
Le Zenitar est proposé 56.200 roubles (soit environ 800 euros), prix à comparer
avec les 8900 euros du Noctilux ASPH de chez Leica.
Seules de tristes contraintes financières jointes à un irrépressible
besoin d’ouverture extrême pourrait justifier l’acquisition de cet
objet, si l’on en croit l’avis de certains
testeur auto-patentés du net, carrément sévères sur
la qualité des images obtenues.
Spécifications :
Article 44301
Focale 50
Ouverture relative (max.) 0,95
Ouverture relative (min.) 16
Format couvert 36мм х 24мм
Distance minimum de mise au point 0.7 m.
Diamètre filtre 72мм
Formule optique 9 lentilles en 8 groupes
Angle de vue diagonal 44°
Mise au point manuelle, pas de groupe flottant.
Dimensions 85,5 х 117,5 мм
Poids 1,2kg
ZENIT Zenitar 1/35 M-MOUNT (2018)
En septembre 2018, sous le label de la marque historique Zenit, a été
annoncée une série limitée de 500 appareils numériques (24MPx)
à visée télémétrique, équipés d’un
35 mm f/1.0. Cf le site internet Zenit.camera [https://zenit.camera/#] .
Il s’agit d’une souscription qui, mi-2019,
ne semble pas avoir été couronnée de succès.
Ce nouveau produit résulterait d’un partenariat avec Leica.
D’ailleurs on trouve sous le capot un M-240, étiqueté
« DESIGNED IN KRASNOGORSK – RUSSIA ».
Spécifications de l’objectif :
Ouverture : f/1,0 à 16.
Angle de champ (diagonal) : 61,7° (donc focale un peu supérieure à 35 mm).
Coefficient de transmission : au moins 0.86.
Schéma optique : 9/8.
Plage de mise-au-point : 80 cm à l’infini.
Dimensions : 88 mm (long.) ; 74 mm (diam.).
Poids : 740 g.
Ce Zenit onéreux (contrairement à ses ancètres de l’ère
soviétique) n’intéresse a priori
que quelques collectionneurs. Néanmoins il suscite deux remarques :
Le prix est à peine celui du Leica sans objectif, c’est intéressant,
même si le M-262 a succédé au 240 depuis 2015.
L’objectif offert ainsi virtuellement pour rien est sans
équivalent connu : l’ouverture f/1.0 ne se rencontre
que sur des focales de type standard (Voir ci-dessous, et aussi la page Noctilux [http://www.dg77.net/photo/leicaM/noctilux.htm]).
Le 35 mm le plus lumineux disponible à fin 2018 était toujours le
Voigtländer Nokton f/1.2 aspherical [http://www.dg77.net/photo/tech/fastasph.htm#nokton3512].
L’optique est constituée de neuf éléments en huit groupes,
nombre relativement réduit de lentilles à l’époque actuelle,
ce qui laisse supposer (ou espérer…)
la présence de surface(s) asphérique(s) ; mais le mystère
plane là-dessus. Vu la taille de l’objet (qui ne surprend guère) il
faudra s’attendre à un certain encombrement dans le viseur.
Kamlan - Sainsonic 50mm f/1.1 (2017)
Objectif pour APS-C. L’angle de champ (diagonal) 31° plus réduit que pour un
objectif standard (focale 33mm en APS-C, 45°) facilite l’optimisation et la réduction
des aberrations optiques. Formule de type Ernostar [http://www.dg77.net/photo/tech/fasttrip.htm#erma]
à 5 éléments en 5 groupes (une lame est insérée
entre les 3e et 4e éléments). Objet très compact
pour l’ouverture. Le prix défie toute concurrence ;
aucun automatisme, il ne faut quand même pas être trop exigeant.
深圳七工匠光电科技有限公司 : Sté optoélectronique
à responsabilité limitée de Shenzen “7 artisans”.
Cette compagnie, fraîchement enregistrée, résulte de l’association
en 2016 de 7 cofondateurs. Elle produit plusieurs autres objectifs :
35/2.0 (monture Canon et Fuji), 25/1.8 (?), fisheye 7,5/2.8 (monture Fuji et M43).
Le fabricant déclare que la formule du 50 1:1.1 est de type
Sonnar, assertion qui semble confirmée par l’allure de la partie arrière.
Il se composé de 6 groupes pour 7 lentilles, ce qui le distingue du Sonnetar à 5 éléments (cf infra).
Le prix annoncé est incroyablement bas.
Mitakon Zhongyi Speedmaster
Objectifs apparus à partir de 2014, qui se distinguent d’abord par leurs tarifs
avantageux.
2014, 10 él./7 gr., diaphragme 9 lames, mise au point minimum 50 cm.
Diaphragme 9 lames, filtres 58mm. Monture Sony FE.
La version initiale fut rapidement remplacée par une seconde avec filtres 67mm.
Une version 2016 modifiée se reconnaît en particulier avec le diaphragme à
11 pales.
Fruit d’une coopération germano-chinoise, annoncé en 2013, disponible en 2014 ;
une seconde version est parue en 2018. Utilisable sur capteurs de format APS-C ou plus petits.
Montures prévues pour les appareils Sony E-mount, Fuji X, Canon EOS M et Micro 4/3.
Sur un APS-C, 40 mm équivaut à un 60 mm en 24x36 mm ; sur micro 4/3
la focale correspondante est de 80 mm. Selon le prospectus de lancement,
optimisé pour une distance de 2,5 m : idéal pour
le portrait et le reportage humain.
L’ouverture de f/0.85 (soit un demi-diaphragme de mieux que f/1) sur un objectif de prise-de-vue
générale montre les progrès accomplis depuis les
Leitz et Zeiss des années 30 [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#planarspe],
aussi lumineux mais d’utilisation très spécifique (radiographie…) ;
d’autant plus que l’optique est calculée pour
répondre aux exigences des capteurs numériques,
avec un angle d’incidence sur les photosites aussi proches de la perpendiculaire
au capteur que possible. On observe une lentille convergente tout à
l’arrière, qui explique sans doute l’ouverture faramineuse : cet
objectif utilise le principe du réducteur de focale par Luboshez [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#luboshez].
Focale : 40 mm.
Ouverture : 1/0,85.
Diaphragme : 10 lames.
Formule : 10 éléments en 8 groupes.
Diamètre cercle image à l’infini : 28,4 mm.
Distance minimale : 75 cm.
Filtres : M67.
Dimensions : long. 128 mm, diam. 67mm.
Poids : 1150 g.
MS Optics Sonnetar (2012)
Sonnetar 50mm f/1.1 MC (sept 2012)
Aux alentours de Chiba (Japon), l’atelier artisanal de M. Miyazaki
a déjà fait parler de lui avec ses minuscules et ravissants
Super Triplet Perar 35mm/3.5 (et plus récemment 4/28).
On ne peut être qu’admiratif lorsqu’on en voit sortir le nouveau (sept. 2012)
50mm f/1,1 Sonnetar. Cet objectif de type Sonnar
est décrit plus en détail dans la
page sur la famille des triplets.
Pour appareils à monture Leica M, faut-il le préciser ?
Série prévue : 300 exemplaires — réservés en un rien de temps.
Sonnetar 25mm f/1.1 Q
Annoncé en mars 2012. Objectif destiné au Pentax Q. Sur le capteur minuscule de cet
appareil-photo (1:2/3" – 4,6x6,2 mm) l’angle de champ d’une focale de 25 mm (18°)
est comparable à celui d’un 135 mm en 24x36.
http://japancamerahunter.com/2012/04/ms-optical-sonnetar-25mm-f1-1-q-mount/ [http://japancamerahunter.com/2012/04/ms-optical-sonnetar-25mm-f1-1-q-mount/]
Cosina-Voigtländer Nokton 50 mm f/1,1 (2009)
Présenté au printemps 2009, ce Nokton 1:1.1 à monture
de type Leica M se distingue du 50 mm portant le même nom mais ouvert
« seulement » à f/1,5
(cf infra VC Nokton 50 mm f/1,5 aspherical). Il ressemblerait
davantage au Nokton 35 f/1,2 par son gabarit et ses
ambitions. Mais il se différencie de ces deux-là
du fait de sa formule
optique classique et sans surface asphérique. Il constitue avant
tout un alléchant compromis pour ceux qui n’ont pas les moyens ou l’envie de
s’offrir un Noctilux ASPH, et qui ne se sentent pas inspirés par les
vieillissantes occasions Canon f/1,2 ou autres qu’on voit passer de temps à
autre.
La luminosité de f/1,1 n’est pas seulement une nouvelle manifestation
du prétendu goût de M. Hirofumi Kobayashi pour les ouvertures originales : à
coup sûr on peut y voir aussi un symbole. De même que le
Nokton f/1,5 « normal »
nous remet en mémoire l’objectif réputé de 1951
(cf infra : Du Xenon au Summilux préasph)
(quand tous les catalogues présentent des 1:1.4 depuis un demi-siècle !),
cet objectif rend hommage à deux perles rares ouvertes à f/1,1
de 1953 : le Zunow de Mishisaburo Hamano,
(cf infra : le triplet / extrapolations ultralumineuse)
et le Nikkor-N par Saburo Murakami.
( cf infra : Planar ultralumineux des années 50)
Mais ce peut être aussi un choix technique réfléchi :
cela fait suffisamment longtemps que des 50/1,2 de qualité convenable sont produits,
le gain d’un demi-tiers de diaphragme n’est pas hors de portée
d’un industriel comme Cosina.
Cet objectif est à comparer au « classique »
Noctilux f/1.0. A pleine ouverture ce dernier atteint une netteté
stupéfiante dans une petite pastille centrale, mais pour le reste le Voigtländer
fait jeu égal : en particulier le focus shift
se fait sentir à peu près autant ; la seule réserve
sérieuse concerne le « bokeh », assez dur, ce qui
semble la rançon d’une correction améliorée (cf le
35/1,4 Nokton Classic
du même fabricant) sur certaines optiques récentes.
Leica Noctilux-M 50 mm f/0,95 ASPH (2008)
Un nouveau Noctilux, apparu à la Photokina de septembre 2008 (livrable début 2009).
Successeur du modèle f/1 non asphérique, il hérite en partie du phénoménal
Summilux ASPH (f/1,4). Focale exacte : 52,3 mm.
8 lentilles en 5 groupes. Le très haut niveau de performances permis en
théorie par le calcul suppose en pratique un rare savoir-faire ;
par exemple l’alignement des deux premiers éléments doit être
quasi parfait, un tour de force avec des lentilles séparées.
La partie arrière est un vrai groupe flottant (la
documentation Leica indique qu’il se déplace indépendamment
du reste). En tous cas, un progrès sur le précédent modèle
pour la qualité d’image à courte distance.
La distance minimale reste à 1 mètre (contre 70 cm pour les objectifs
standard habituels), deux fois plus lointaine que
ce qu’on a l’habitude de voir en reflex, mais tolérée
par les habitués du télémétrique.
Côté piqué, comparable à
pleine ouverture au précédent Noctilux (amélioration sur
les bords quand même), cet objectif est annoncé comme capable de se
hisser au niveau du Summilux ASPH à partir de f/2,8 ; ce qui laisse
rêveur. En progrès aussi : focus shift[*],
courbure de champ [*]
et même vignettage [*].
Avec ces performances poussées et la qualité mieux préservée
à courte distance, cet objectif est un meilleur candidat à un usage général
que l’ancien Noctilux. Ceci d’autant plus que la bague de mise au point
est plus facile à manier. Il restera l’inconvénient du poids (700 g.) — et
l’obstacle de la facture, comparable à celle d’un gros
téléobjectif de sport.
Leica annonce à pleine ouverture un rendu similaire à celui
du prédécesseur. C’est heureux, car sinon ce dernier risquerait
de conserver la faveur de ceux qui n’apprécient pas le rendu
« chirurgical » des objectifs dernier cri. Il n’empêche,
on trouve des utilisateurs du Noctilux ASPH qui lui reprochent son manque de
personnalité : trop parfait, vive le vieux f/1 !
Leitz-Leica M 50 mm f/1,0 Noctilux (1976-2007)
50 mm à monture Leica M produit de 1976 à 2007. L’exploit n’était
pas tant la luminosité que d’avoir obtenu un objectif utilisable
quotidiennement, et bon au point de supporter la comparaison diaphragme fermé
avec des rivaux réputés et beaucoup moins lumineux (et donc autrement
plus faciles à concevoir).
Cet objectif succédait au premier Noctilux M 50mm f/1,2
(1966-1975), qui bénéficiait de lentilles asphériques
alors que ce modèle-ci plus lumineux utilise des éléments normaux.
Avantages :
Pleine ouverture vraiment utilisable.
A diaphragme fermé : ne rougit pas de la comparaison avec
des concurrents moins lumineux.
Quasi-absence de flare.
Zônes floues et transitions (« bokeh »)
remarquables (l’aberration sphérique
[*]
n’a pas que des inconvénients).
Inconvénients :
Moins maniable comparé aux objectifs « standards »
courants (encombrement et longue course de mise-au-point).
Qualité d’image en baisse à très courte distance (1 m - 1,5 m).
Vignettage [*]
et aberrations résiduelles sensibles à pleine
ouverture (mais on est à f/1…).
On ne présente plus le Noctilux ? Voir quand-même
la page spécialement dédiée [http://www.dg77.net/photo/leicaM/noctilux.htm].
Un des très rares objectifs à haute luminosité (> 1:1.2)
pouvant s’adapter sur un appareil-photo reflex
(« SLR »). Lancé en 1989, disparu
depuis sans tambours ni trompettes du catalogue Canon (a priori en 2000,
la fabrication elle-même s’étant arrêtée dès 1991).
Caractéristiques : 9 groupes pour 11 éléments, dont
les 3e et 8e asphériques. Quatre des éléments sont
en verre à haut indice de réfraction ; des lentilles flottantes
améliorent la correction à courte distance. Diam. 91,5 mm,
long. 81,5 mm, poids 985 g. Monture Canon EF, autofocus à motorisation
ultra-sonique.
Verdict rapide : lourd, de qualité quelconque, nanti d’un autofocus lent.
Pourtant, à côté des déçus,
on lui a trouvé quelques afficionados. Il est vrai que ceux-là
l’utilisaient surtout comme objectif à portrait,
alors qu’au départ on s’attendait à le voir
régner sur la photographie de ballets ou de combats de boxe.
Sur un Canon EF-S, ce 50 mm devient un équivalent de 80 mm, plutôt
doux et à faible profondeur de champ
[*],
effectivement idéal en portrait. Mais l’aberration chromatique est
marquée.
Les difficultés éprouvées par certains avec ce bel
objet révèlent peut-être simplement un
de ces sujets qui fâchent :
aucun autofocus des années 1990 n’était complètement
satisfaisant. Cette faiblesse pouvait rester cachée diaphragme fermé,
mais éclatait à grande ouverture, lorsque la profondeur de champ
devient vraiment ténue.
La caméra
310 XL de Canon (1975) offre un exemple de zoom à très
grande ouverture (sur ce sujet, cf la section
« Focales variables / zooms »).
Il s’agit de matériel pour cinéma Super 8
(format 4 x 5,4 mm). Avec une image aussi minuscule, la profondeur de champ est autrement
plus étendue qu’en photo 24x36, et une grande luminosité pénalise
beaucoup moins une imprécision de mise au point.
Ce zoom 8,5-25,5 (amplitude : 3) comporte 13
éléments en 11 groupes. Un modèle très intéressant
pour les utilisateurs de la peu sensible (mais très regrettée —
† 22 juin 2009) pellicule Kodachrome.
Kern NASA 18mm f/0.9 (1968)
Objectif pour caméra 16mm, les 18mm donnent une focale un peu plus longue
que la normale. C’est une des optiques commandées par la NASA à la
firme suisse Kern à Aarau. Elles furent utilisées sur des caméras
dites Data Acquisition Camera (DAC) fournies par J. A. Maurer Inc. (Long Island).
C’est par cet équipement que nous conservons les images du premier
alunissage.
Contrairement au Switar 13mm f/0,9
(cf ci-dessous) qui est un triplet complexifié,
il s’agit d’un dérivé du type Gauss. Ce modèle
NASA fut conçu par le slovène Ludwig Canzek. L’ouverture
photométrique T est 1:1.0. Il y eut deux versions, car la première
souffrait d’un excès de flare. La seconde (9 éléments
en 8 groupes) était opérationnelle lors du vol Apollo 12 du 14 novembre 1969.
Produit sur commande spéciale de la NASA, le Carl Zeiss 50mm f/0.70 fut embarqué
par l’expédition Appolo 8 fin décembre 1968 et fit une dizaine
de tours de Lune. Son utilisation spatiale pratique semble avoir été
plutôt limitée. Il est plus souvent cité en raison de l’emploi
de 3 des 10 exemplaires par le cinéaste Stanley Kubrick (1928-1999),
dans son film Barry Lindon (1975). La grande ouverture permet
de filmer des scènes éclairées uniquement par une bougie.
Muni d’un additif anamorphique de projection cinéma, la focale résultante
était de 36,5 mm, toujours ouverte à f/0,7 (illustration ci-contre).
Cet objectif, dû aux Dr Erhard Glatzel (1925-2002) et Hans Sauer, appartient à la catégorie
des double-Gauss à arrière complexe ; il est d’ailleurs
visiblement apparenté à l’objectif de Herzberger (Cf infra
la section Planar spéciaux).
Présenté à la Photokina 1966, le Planar 50 mm f/0,7 a un
angle de champ de 30°, ce qui signifie qu’avec une focale de cette
longueur il ne couvre pas le 24x36 mais à peine 18x24 mm (diagonale de 27 mm).
L’équivalent approximatif en 24x36 serait une focale de 75mm.
Malgré ce format de caméra pour ciné 35 mm, il était
pourtant bien destiné à un usage photographique. La première
tâche de Kubrick fut d’ailleurs de faire enlever l’obturateur
central Compur #3 qui y était monté. La lentille frontale a un
diamètre de 76mm.
Monture avec adaptateur spécifique
au Canon Model 7 ou 7S. Facilement reconnaissable du fait de sa longueur
réduite (qui limite la gêne dans le viseur), cet objectif
était desservi par la base télémétrique de
l’appareil, insuffisante pour assurer une précision correcte à
pleine ouverture ; mais l’adaptation sur un boîtier Leica est possible
Sept éléments en 5 groupes ; ouverture f/0,95 annoncée
peut-être légèrement optimiste. Hormis un « rendu »
particulier à grande ouverture, il ne faut pas trop en attendre du côté
des prestations optiques. Des informations supplémentaires
se trouvent infra, sous-section « variantes lumineuses
du type Gauss ».
Il est parfois fait mention d’un Canon 0.95 TV muni d’une
monture C (standard du ciné 16 mm) amovible. Ce modèle
est identique à l’objectif pour Model 7.
La différence est que ce dernier est pourvu d’une came pour le
télémètre, qui passe par une échancrure taillée
dans la lentille arrière. Le modèle « TV » est
dépourvu de cette altération, mais n’a pas la rampe de mise-au-point.
Kern Switar 13mm f/0,9 (1959)
Une optique pour ciné petit format 8mm, très utilisée sur les
caméras vaudoises Paillard Bolex (toujours réparables).
Voir la section sur les triplets.
Angénieux f/0,95 (1953)
Très connue des cinéastes est l’optique ouverte à f/0,95 - t/1.0
développée en 1953 par le français Pierre Angénieux (1907-1990). Elle
existait en focale 25 mm pour format 16 mm, et 50 mm pour film 35 mm. Sa formule,
classique dérivé du double Gauss (cf infra)
comporte un dédoublement des éléments avant et arrière.
Ce 25 mm équipait la caméra de la sonde spatiale
Ranger 7, qui donna de très près des images d’une
qualité saisissante de la face cachée de la Lune
(gloire à l’optique française, et honni soit qui mal y pense !)
le 31 juillet 19642.
On a aperçu (juin 2011) dans une vente internet, un unique et énigmatique
35 mm de même ouverture ; objectif ciné modifié par M.
Miyazaki Sadayasu en monture vissante Leica M39.
Toko – Simlar 50 mm f/0,7 (1941-1951)
En 1941, on avait étudié au Japon un Toko 5cm f0.7, rebaptisé
ensuite Simlar (ou Shimura). Signé Ryoii Tomita, le projet
fut repris en 1951 par Shuji Maruyama. Cela se passait chez Tokyo Optical
(Tokyo Kogaku Kikai Kabushiki Kaisha), firme fondée en 1932, dont le nom
ne dira rien à la plupart des lecteurs, jusqu’à ce qu’on
leur précise que c’est elle qui produisit en 1950 le Topcoflex,
puis en 1953 le Topcon, et enfin les objectifs Topcor à partir
de 1954. Plus d’informations sur le site Topconclub(cf les références infra)
Monsieur Takamori Yushida m’a aimablement fourni d’intéressantes
informations. Le Toko de départ, conçu pour les rayons X et
la prise-de-vue nocturne, comportait 8 éléments en 4 groupes, et donnait
une image de 26 mm de diamètre (comparable au Zeiss 1:0.7/50
de 1966 précité). La lentille frontale mesurait 90 mm — long.
128 mm, tirage mécanique 33,3 mm, poids 1 kg ; il était peint en noir.
La version de 1951 (chromée, aux lentilles traîtées,
tirage 30,3 mm, long. 123,7 mm et 2,5 kg) figurait (sans prix) sur le
catalogue Topcon de 1956 [http://www.dg77.net/photo/tech/fast_img/topconcatalog2.jpg].
Elle fit l’objet en 1970 d’une réédition de trois exemplaires
dont deux furent confiés aux reporters du Mainichi Shinbun à l’occasion
d’une expédition antarctique.
Mon correspondant m’informe encore qu’un 130 mm f/1,0 était également
produit pour Konishiroku (alias Konica).
Astro Berlin 1.2 1.0 0.95 0.75 (~1930)
Astro Berlin était une firme installée dans la capitale allemande de 1922 à 1991.
Elle était avant tout spécialisée dans les optiques cinématographiques.
Cf la jolie page web de Klaus Rademaker – www.exaklaus.de/astro.htm.
Des optiques ouvertes à 0.75, 0.95, 1.0, et encore d’énormes longues focales f/1.1 et f/1.2
furent produite par cette entreprise allemande. Quelques informations se trouvent dans notre page
Le triplet et sa famille.
Sur www.oldlens.com,
on peut voir de plus près un Tachonar 35mm f/1.0 à cinq lentilles, et ce qu’il donne une fois adapté
à un Sony Nex.
Le Tachon 65mm f/0.75, sur le même site :
IR Leitz / UR Zeiss
L’illustration ci-dessous montre un 150 mm f/0,85
aperçu au hasard d’une vente Internet. Il s’agit visiblement
d’un LeitzIRSummar dont les 10 dernier numéros de série
(terminée par #594852) furent enregistrés le 15 mars 1944.
Cet objet peut avoir été destiné à des systèmes
de visée nocturne (Infra-Red) que la Wehrmacht commençait
à utiliser.
Chez le concurrent Zeiss, on trouvait à la même époque
les objectifs UR (Ultrarotstrahlung). Ces optiques découlaient
d’un programme de santé publique, pour un suivi radiographique
systématisé de la population allemande. Cf infra les
Planar spéciaux.
Dallmeyer 25mm 0.99 (1930)
Le Dallmeyer 25 mm (1 pouce) f/0,99 pour ciné 16 mm, a été
testé en 1929 dans le magazine Amateur Photographer, et est cité
sur le British Journal Almanac of Photography de 1930 (doc.747 et 749) ;
il en a disparu dans celui de 1932. Le schéma optique ci-contre
est une « coupure de presse » tirée d’un article
disponible à l’URL :
http://www.eenportfolio.nl/Dallmeyer_feb1930.pdf [http://www.eenportfolio.nl/Dallmeyer_feb1930.pdf] .
Cette structure à quatre éléments en 3 groupes correspond exactement
au type Petzval (cf section infra [http://www.dg77.net/photo/tech/fastpetz.htm#ptzvl]).
La classique monture C permet de l’adapter facilement sur de nombreux types d’appareils.
On trouve ainsi cet objectif utilisé sur les pages web suivantes où,
78 ans après sa sortie d’atelier, il connaît le sort curieux
d’être monté sur un Lumix G1 numérique :
Les images produites par ce type d’objectif montrent des zones floues très
caractéristiques, quasi-hallucinatoires sur les bords.
Ne pas confondre cet objectif Dallmeyer avec l’Ultrac
f0.98 25 mm (dont la formule optique est de la famille Planar) du même fabricant pour caméra
16 mm ou TV, produit après 1945 (cf infra).
Prototypes et autres curiosités
Rekkord-4 1:0.90/52 mm
En 1971, le Rekord-4 de Kiev Arsenal a failli devenir
l’objectif le plus lumineux mis sur le marché. Il fut
apparemment victime de la décadence de l’industrie
soviétique.
Composé de
9 éléments en six groupes, c’était l’œuvre de
D. Volosov, H. Khmelnikova et I. Driackaya. Informations et illustrations sur
Photohistory.ru. [http://www.photohistory.ru/1207248188823286.html] .
Elcan 90 mm f/1,0
De nombreuses optiques ultra-lumineuses ont été étudiées
sinon réalisées pour des utilisations qui échappent au circuit
commercial courant. L’illustration ci-contre en donne un exemple :
le 90 mm f/1,0 Elcan (Leitz Canada), résultat d’une commande de
l’US Navy à la fin des années soixante. Ce modèle
(plus ouvert en fait que f/1) fut conçu pour l’observation des sous-marins
soviétiques. Il est représenté ici monté sur un
Leica M4, accouplement d’un intérêt pratique discutable
— hormis la présence d’un obturateur et le dispositif de transport du film.
Le viseur doit être quelque-peu encombré, et l’engin est
dépourvu de rampe de mise-au-point. Le poids s’élève à
2 kg 300.
Zeiss spéciaux
En 1945, les Américains occupant Jena organisèrent l’opération
paperclip avant de remettre le secteur aux occupants soviétiques.
A cette occasion, ils mirent la main sur des équipements et une précieuse
collection Zeiss, qui furent envoyée aux USA et étudiés
de près par Edward Kaprelian (1913-1997) et d’autres. Parmi les objectifs lumineux
figuraient un 90 mm et un 250 mm tous deux f/1,0 ; et le 400 mm ouvert à
f/1,5 que montre l’illustration ci-contre.
Optiques industrielles
Il existe toute une famille qu’on peut qualifier d’optiques industrielles.
La catégorie comprend notamment les dispositifs d’enregistrement d’écrans
d’oscilloscopes ou de radiographies (médicales ou autres). On en
a déjà signalé des exemples (IR Leitz / UR Zeiss,
Toko Simlar, Astro Berlin Tachon).
L’ancienne formule optique de Petzval
a permis depuis longtemps le développement d’objectifs particulièrement
lumineux. Cf notre page spécifique [http://www.dg77.net/photo/tech/fastpetz.htm#ptzmod].
Le Planar fournit aussi quelques intéressants exemples,
comme le Herzberger [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#planarspe].
Plusieurs de ces outils sont par ailleurs mentionnés dans la page consacrée aux
optiques à faces asphériques [http://www.dg77.net/photo/tech/fastasph.htm#asph_hp].
Voici encore en exemple le 64 mm f/0,71 de la firme britannique Wray.
Breveté en 1950 (USPat 2,487,750, Brit Pat. 575,076, 17,752/1950),
décrit par Wynne en 1951 (Jnl. Sci. Instr. 1951, 28, 172-3).
Sept éléments en quatre groupes, couvrant 22°.
Résoud 80 pl/mm dans l’axe, 40 à 16 mm du centre, 28 à
24 mm ; distorsion très modérée. Ce Wray ultra-lumineux
est encore un dérivé du type Petzval.
Citons encore le Lynxar 1:0,7/60 mm de la société française
Kinoptic.
Le lien http://sites.google.com/site/francoisastrocat/ [http://sites.google.com/site/francoisastrocat/]
montre un De Oude Delft RAYXAR 65 mm f/0.75 des années
50 recyclé en astrophotographie. On remarquera que l’élément
arrière est distant de 0,8 mm de la pellicule.
De telles optiques sont en définitive assez communes ; mais si
on peut en dénicher, il est difficile de les utiliser
valablement en prise de vue générale. Ne serait-ce que du fait qu’elles
sont souvent dépourvues de rampe de mise-au-point et de diaphragme.
Sur la Toile, on peut voir d’autres exemples de telles utilisations
(cf dans les références).
Super-Farron
Voici le Super Farron 76 mm f/0,87 (mais t/1,0) de la Farrand Optical Corp.
(devenue ensuite Farrand Optical Components & Instruments), dans
une version destinée à la photographie aérienne.
L’appareil de l’illustration utilise le dos Bronica
qui permettait la photo au film 135 sur les boîtiers moyen-formats
de cette marque ; un de ces appareils du type concours Lépine…
L’optique F/.87 T/1.0 (qui a existé en différentes
focales) du type double Gauss à neuf éléments
fut conçu par Tronnier lors de sa période
post-guerre aux Etats-Unis. D’autres versions ont été utilisées
en astronomie/spectrographie. La page Web Super Farron Objectives est archivée sur
http://www.archive.org [https://web.archive.org/web/20100401132002/http://home.flash.net/~otd/super.htm] .
Télescopes, Schmidt et Super-Schmidt
L’idée de Schmidt
L’estonien Bernard Schmidt (1879-1935) était un constructeur
d’instruments pour observatoires astronomiques. Vers 1929, il eut
l’idée de combattre l’aberration sphérique
[*] des
miroirs concaves par une lame avant dotée d’une face
asphérique. La lame asphérique n’introduit pas de chromatisme mais une bonne
qualité ne peut s’obtenir que pour une distance donnée ;
pour chaque distance, il faut un nouveau calcul. Bref, ce modèle ne convient
guère à l’enregistrement de souvenirs de vacances ;
mais l’inconvénient n’existe pas pour les astronomes chez qui l’unique
distance de travail est l’infini. Le télescope de Schmidt permet d’atteindre de grandes ouvertures
avec un angle de champ confortable, très intéressant pour l’exploration
systématique du ciel. Son principal inconvénient est une forte
courbure de champ
[*].
Au Mont Palomar, après le Schmidt « 18 inches » de 1936, on construisit entre 1939 et 1948 un 48" (ouverture 1,22 m) permettant
d’exposer des clichés avec un angle latéral de 4 degrés pour une ouverture de f/2,5 malgré le système d’observation
qui encombre le passage.
Chasseur de satellites
Le correcteur asphérique rendait le type Schmidt malaisé et coûteux
à fabriquer. James G. Baker (11/11/1914-29/6/2005) fut de ceux qui contribuèrent
à l’améliorer. Il était aussi habile technicien que
pointu en tant que théoricien. Parmi ses autres créations,
on trouve des objectifs équipant les satellites de la NASA ou l’avion espion U-2 (de la CIA…).
Le Super Schmidt de 1957 fut conçu par J. G. Baker et Joseph Nunn (1905-1968)
pour pister les Spoutnik soviétiques, dont le premier d’entre eux, lancé le 4 octobre 1957, se déplaçait
entre 228 et 946 km d’altitude (à une vitesse de 29000 et 26000 km/h respectivement).
On admettra que la caméra apte à suivre un tel projectile est un joli instrument de précision !
L’optique était confectionnée par Perkin-Elmer.
Un certain nombre d’exemplaires furent construits en différents modèles
et sont encore utilisés. A la place des caméras 70 mm on met maintenant
des capteurs CCD. Le Real Instituto y Observatorio de la Armada en a ainsi
recyclé et installé un à Montsec, dans les Pyrénées
catalanes (ESP). Cette installation a été créée pour
la surveillance des débris spatiaux — une activité qui a de l’avenir.
L’optique fabriquée au début des années 60 a une focale de 0,51 m et une
ouverture de f/0.96. L’angle de champ est de 4,4 degrés3.
G.O.I. 20 mm f/0,5
Conçu vers 1948 en ex U.R.S.S. par le Laboratoire d’Optique d’Etat
de Saint Petersbourg (alors Leningrad), ce 20 mm a un angle de champ de 8°24,
comparable à un 300 mm en 24x36. De ce fait il couvre un format
minuscule (moins de 3 mm de diagonale…) qui ne l’empêche pas de
peser ses 10 kg. Un tel objet est évidemment de peu d’utilité
au photographe du dimanche, tout comme le
solid Schmidt ci-après.
Il s’agit d’une formule catadioptrique, d’ailleurs
complexe : la lumière commence par traverser un triplet achromatique ;
le dernier groupe (éléments 7-8) effleure la surface sensible.
L’élément 6 est logé curieusement dans le miroir
primaire (n. 4).
Schmidt monobloc f/0,3
Ernst ABBE a démontré qu’il existe une limite,
dite des sinus de Abbe, qui fixe à 1:0.5 l’ouverture maximale d’un
objectif4.
Cette loi est établie pour une optique réfractive à sec, dans laquelle le ou les
éléments traversés par la lumière sont environnés d’air ou de vide. Elle peut être transgressée dans d’autres
conditions. Ce qui se fait couramment avec les microscopes à immersion où l’objectif est plongé dans un liquide
huileux ayant le même indice de réfraction que le verre couvrant la préparation à observer (à de très forts rapports
de reproduction il est primordial d’avoir la plus grande ouverture pour réduire autant que possible la diffraction).
Etant un objectif réflexif, et constitué d’un unique
bloc de verre au sein duquel la lumière se déplace, le Solid Schmidt peut s’affranchir de la limite de f/0,5. La partie
antérieure de forme asphérique (K sur l’illustration) forme correcteur, tandis que la partie postérieure S est un miroir sphérique.
En théorie, une luminosité de f/0,02 pourrait être atteinte avec un « Schmidt solide » taillé dans un diamant
(ce qui fait 11 diaphragmes de mieux que f/1, le même écart qu’entre f/1 et f/45).
Ce genre d’outil est surtout apprécié des astronomes et astrophysiciens, une fois muni d’un spectrographe à
l’emplacement de la surface sensible.
Nota bene : Solid
en anglais signifie plein, continu, monobloc et non pas résistant
aux chocs ou autres agressions physiques (solide : du latin Solidum,
totalité, le tout. Cf solidaire & solidarité, et aussi :
soudure, souder)5.
Le principe fut développé en 1939 par Hendrix et Christie ;
Baker (déjà cité) le mit derechef en application à
l’observatoire du mont Wilson, y mettant au point un spectrographe
ultra-performant. Dans cet appareil, d’ailleurs de petites dimensions, un
système de prismes décompose la lumière à analyser
issue d’un grand télescope et guide le faisceau lumineux jusqu’à
l’entrée du Schmidt f/0,3 (en verre de type Crown au Baryum). Le
principe d’immersion est utilisé pour que la lumière ne
soit pas déviée quand elle émerge du dernier prisme
en direction du plan focal ; un doigt presseur applique un
bout de pellicule 8 mm sur la surface courbe où se forme l’image.
Des objectifs catadioptriques monoblocs (« CAT ») à
l’ouverture plus banale ont été produits pour le grand public ;
on se souvient (alentours de 1980) des Vivitar Series 1 600mm f/8 et 800mm f/11 Solid Catadioptric. Selon
Luminous Landscape [http://www.luminous-landscape.com/reviews/lenses/solid_cat.shtml] ,
ils furent conçus par E. Betensky (ancien de Perkin Elmer) chez Opcon Associates
(Stamford, Connecticut). C’est un archétype dans la catégorie :
ultra-compact, léger, robuste, pas cher, mais encore : de qualité
moyenne, et peu pratique du fait de l’ouverture fixe et limitée.
Notes
1.
1984 est la date de fin de production du modèle TV. Cf « Canon : M39 rangefinder lenses 1939-1971 » Peter Kitchingman – Kalamunda, W.A (2008) ISBN 9780646481449.
2.
L’engin soviétique Luna 3 avait déjà fourni (en octobre 1959) des images de l’autre côté de la lune mais d’une qualité terriblement médiocre.
3.
Le télescope Schmidt de l’observatoire de Kiso (Japon, focale 330 cm, correcteur 105 cm, angle 3,3°x3,3°) a reçu en 2011 un capteur CCD géant de 202 x 205 mm (technologie CMOS) fourni par Canon.
4.
Ernst Abbe (Eisenach 23/1/1840 – Jena 14/1/1905) associé de Carl Zeiss, cofondateur en 1884 de la verrerie Jenaer Glaswerke Schott & Genossen. Physicien prolifique, on lui doit de nombreuses théories et inventions, comme ses améliorations fondamentales en microscopie.
5.
Contrairement au liquide, le solide ne se mélange pas : « Quoi qu’il en soit, même quand je ne croyais à aucune des choses qu’on nomme des dogmes, je croyais que les gens se classaient en groupes solides d’après les dogmes auxquels ils croyaient, ou ne croyaient pas. » Chesterton L’homme à la clef d’or — autobiographie, chap. 7.