Le web de Dominique Guebey – Optique et technologie photo

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Objectifs ultra-lumineux (suite)

Gauss et sa postérité

Sommaire

Les origines

En 1817, le génial Georg Friedrich Gauss (1777-1855) conçut un objectif de lunette astronomique présentant une correction sphérique et chromatique [*] nettement améliorée par rapport aux optiques antérieures composées de deux lentilles collées (cf supra premiers objectifs [http://www.dg77.net/photo/tech/fastold.htm#prem]). La trouvaille de Gauss consistait en deux ménisques de même sens, mais de courbure différente et donc séparés.

Lunette de Gauss
l:198, h:148, 4171, PNG
l:185, h:166, 8686, JPEG

En associant deux groupes de Gauss opposés, on obtenait un objectif à 4 lentilles de bonne qualité, au point d’être meilleur que les Unar (Zeiss) [http://www.dg77.net/photo/tech/fastold.htm#unar] et Dagor (Goerz – cf infra anastigmat symétriques [http://www.dg77.net/photo/tech/fastga.htm#anastsym]). L’inconvénient de la formule était la multiplicité des surfaces air-verre, cause de reflets qui nuisent au contraste, notamment à contre-jour – ce flare honni des amateurs exigeants et exécré par les ingénieurs opticiens. L’ouverture étant pratiquement limitée à f/3,5, on s’ingénia à en tirer des versions plus élaborées.

Le Planar

Naissance et destinée du Planar

En 1896 apparut le Planar f/4,8 de Zeiss, à 6 lentilles en 4 groupes par dédoublement des éléments intermédiaires. C’était une création (encore) du Dr Rudolph. Cet objectif remporta un certain succès – voir les chambres de reportage Sigriste de la Belle Epoque. Mais, faute de traitement anti-reflet, le contraste était insuffisant, et pendant longtemps les Tessar et Sonnar (cf supra [http://www.dg77.net/photo/tech/fasttrip.htm#tess]) lui tinrent la dragée haute.

Planar f/3,5
l:320, h:253, 12390, JPEG

Le succès vint plus tard pour le Planar, mais on peut dire qu’il continue aujourd’hui à travers de nombreuses variantes. La formule permet en effet une excellente correction, notamment de l’astigmatisme [*] et du chromatisme. En modifiant certaines parties ou en ajoutant des éléments, il est possible de pousser assez loin l’amélioration de l’ouverture tout en conservant une qualité satisfaisante en prise-de-vue générale.

Quelques Planar connus

Parmi quelques Planar restés fameux pour leur excellence, on trouve :


Planar f/2,0 et limite des 6 lentilles (Opic, Xenon et la suite)

Opic (1920)

En 1920, Horace Lee (1889-1976/9~) de chez Taylor Taylor & Hobson atteignit les f/2,0 avec l’Opic qui était un avatar du type double-gauss de Rudolph, légèrement asymétrique et utilisant des verres à indice de réfraction élevé. Cet objectif avait un grand besoin d’amélioration.

Opic 1:2.0/5 cm
Opic 5 cm f/2,0 w:180, h:129, 13859, JPEG

Xenon (1925)

En 1925, A.W. Tronnier créa le Schneider Xenon 2.0/50 mm (à distinguer du Xenon ultérieur à 7 lentilles ouvert à 1:1.5 [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#xenon]).

Schneider Xenon 1:2.0
Schneider Xenon 1:2.0 w:180, h:134, 14484, JPEG

Ci-contre : appareil photo Volk Luftwaffe HK12.5 (Handkammer), objectif Schneider Xenon 125mm f/2,0. Format : 7x9 ; doté d’une belle ouverture pour un moyen-format. Sorti des usines ISCO de Göttingen, utilisé par les équipages de JU 88 et autres Heinkel 115 des années 40. Il aurait existé des Aero Xenon (ou Aeroxenon) de 300 et 400 mm.


Biotar (1927)

Merté fit de même pour Zeiss en 1927 avec son Biotar (à ne pas confondre davantage avec le R Biotar de type Petzval) [http://www.dg77.net/photo/tech/fastpetz.htm#ptzmod] ; angle de champ : 42°. Il poussa les Biotar à six lentilles à f/1,4 mais c’était pour le cinéma : 50/1.4 (1930) pour 35 mm, et 25/1.4 pour le 16 mm. En photo, une ouverture importante était également atteinte avec un angle de champ réduit (28°) : le Biotar f/1,5 de 75 mm (1938) pour Exakta, optique qui reste prisée des connaisseurs.

Zeiss Biotar 1:2.0/50
Zeiss Biotar 1:2.0/50 w:180, h:127, 13109, JPEG
Zeiss Biotar 75:1.5
Zeiss Biotar 75:1.5 w:197, h:145, 6023, JPEG

À l’opposé du 75, il fut aussi créé en 1933 un Biotar 42,5 mm à angle de champ élargi, cf infra Planar à grand angle de champ dont la carrière s’acheva en 1938. Quant au Carl Zeiss Jena Biotar 58mm f/2 en monture M42, produit en Allemagne « de l’Est », il resta disponible de 1946 à 1960.


Summar (1933)

En 1933 Leitz produisit son Summar de même type, œuvre de Max Berek (16/8/1886 – 15/10/1949).

Summar 1:2.0/5 cm 1933
Summar 5 cm f/2,0 w:165, h:144, 5644, JPEG

Ultron (1950)

L’Ultron f/2,0 (1950) de A.W. Tronnier avait toujours 6 lentilles, mais en 5 groupes au lieu de 4 : les 2e et 3e éléments étaient séparés. Ce premier Ultron, incorporant un obturateur central Compur, était destiné aux Prominent à télémètre. L’idée d’un intervalle dans le second groupe ne tarda pas à être imitée ; en 1957 Pentax Takumar (puis d’autres) en tirait les bases d’une longue réussite.

Ultron 50mm f/2,0 1950
Ultron 50mm f/2,0 w:210, h:156, 10945, JPEG
Prominent
Prominent w:300, h:265, 36148, JPEG

On atteignait alors certaines limites des possibilités du Planar : si cet Ultron f/2,0 est réputé avoir pulvérisé les records de pouvoir séparateur (résolution), les 6 lentilles ne suffisaient pas pour atteindre des luminosités sensiblement supérieures avec une correction et un contraste satisfaisants.


Pancolar (1978)

Chez Carl Zeiss Jena, les Pancolar f/1,8 50 et 80mm en monture M42 ou Praktica à baïonnette (1978-1990), sont postérieurs aux Pancolar ultra-lumineux (55 et 75 ouverts à f/1.4) de 1968 [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#pancolar14]. Ils se caractérisaient par un intervalle dans le troisième groupe du planar, à rebours de l’Ultron supra. Ils jouissent d’une excellente réputation.

Carl Zeiss Jena Pancolar 1,8/80mm
Carl Zeiss Jena Pancolar 80/1,8 w:266, h:215, 8069, JPEG

Le Pancolar n’est pas tout à fait une relique pour collectionneur. Canon a utilisé la formule pour son RF 50mm F1.8 STM [http://www.dg77.net/photo/tech/suite.htm#rf50_18] de 2020.


Le temps des reflex

A la belle époque du reflex 24x36 argentique (années 1970-1990), à peu près tous les fabricants ont proposé un objectif standard premier prix, muni d’une formule à 6 lentilles en 5 groupes, ouvert à f/1,7-1,8. Exemple notoire : le Minolta MD 50 mm f/1,7. Grâce aux verres modernes, ces optiques, toujours de bonne qualité, ont satisfait plusieurs générations d’amateurs, si ce n’est de professionnels.

Planar 6 lentilles ultra-lumineux (Canon, Helios)

Les 6 lentilles ont néanmoins connu des avatars très lumineux, dont certains relativement récents.

Canon 50 mm f/1.4 (monture vissante Leica M39) modèles I (1954) et II (1957)

Ces objectifs standards utilisaient 6 lentilles en 4 groupes. Avec ses verres dernier cri, le second modèle en remontrait (selon ses aficionados) au premier Summilux [http://www.dg77.net/photo/tech/fastvarg.htm#lux50] 7 lentilles de Leitz.

Canon 50/1.4 1957, cf taunusreiter.de [http://www.klassik-cameras.de/Canon_Standards.html]
Canon 50/1.4 1957 w:182, h:132, 3668, JPEG
Helios-44 et Helios-40

Les amateurs d’objectifs à monture vissante connaissent ce 58mm f/2,0 soviétique, copie conforme du Biotar. Un développement remarquable en fut le court téléobjectif Helios-40 85 mm f/1,5, dont les défauts en photo générale correspondent exactement à ce qu’on attend d’un objectif à portrait : douceur, joli bokeh, et efficacité maximale à courte distance.

Helios-67

L’Helios-67, resté au stade du prototype, aurait été un équivalent en moyen format (6x7) : un 1.5/200 mm idéal pour qui cherche une profondeur de champ ultra-réduite tout en pratiquant la musculation…

Helios-67 200 f/1,5
Helios-67 200mm f/1,5 w:449, h:460, 23864, JPEG
Helios 75 mm f / 1.35 GOI (1939)

Un autre Helios qui n’a pas atteint le cap de la production industrielle. Il était conçu pour la prise de vue cinématographique 35 mm (image de format 18x24 mm). Angle de champ : 23°. Un seul exemplaire en existe, œuvre en mai 1939 du bien connu Vavilov (qui donna son nom à l’Institut Optique d’État G.O.I. – ГОИ). Aujourd’hui (septembre 2018), son acquéreur a réussi à le modifier pour utilisation sur appareil Canon EOS. Cf forum.mflenses.com [http://forum.mflenses.com/goi-helios-75mm-f-1-35-prototype-cine-lens-adapted-to-eos-t79731.html]

GOI 75 f/1.35
GOI Helios 75mm f/1,35 w:300, h:120, 27256, JPEG

Sur les Helios, merci à M. Aleksandr Chesnokov pour les références.

Planar 7 lentilles (et davantage encore)

Summitar (1939-1955)

Le Leitz Summitar 5cm/2,0 (cf in les pages Leica vissants [http://www.dg77.net/photo/leicaM39/summitar.htm]) s’écartait du classique Planar avec ses 7 éléments, en 4 groupes dont le premier était un doublet au très large diamètre. Il prit le relais du Summar de 1939 à 1953 (production très marginale en 54-55), avant l'arrivée de l'excellente lignée des Summicron (à 7 lentilles en verres améliorés, et au traîtement anti-reflet de nouvelle génération).

Summitar 1:2.0/5 cm 1939
Leitz Summitar 1939 w:166, h:139, 5635, JPEG

Summicron (1953)

Face à l’Ultron, Leitz présentait en 1953 un successeur au Summitar : le Summicron. Toujours en 7 lentilles mais (à la différence du Summitar) avec les quatre premiers éléments séparés. Cette évolution était permise par l’amélioration des traîtements anti-reflets. Ce qui, joint aux nouveaux verres spéciaux, donnait plus de liberté aux opticiens pour aboutir à d’excellentes performances globales.

Summicron f2.0 50mm 1ere version (1953)
Summicron 50 1953 w:265, h:208, 24363, JPEG

Il y eut une nouvelle version 7 lentilles en 1956 ; en 1969 apparut le Summicron 6 lentilles, encore plus contrasté. La dernière révision date de 1979.


Ultron 1:1.8 (1968-1972)

Chez Carl Zeiss, il y eut plusieurs Ultron, outre le 50/2.0 précité. Le modèle f/1,8 se distingue par sa lentille frontale à la courbure inverse de ce qu’on a l’habitude de voir.

Tronnier avait eu dès les années trente l’idée d’ajouter un élément négatif à l’avant, dont l’aboutissement fut le Carl Zeiss Ultron 50mm f/1,8 de 1968. Cette conception permet d’améliorer la correction des rayons périphériques. Il devient plus facile de combattre astigmatisme et courbure de champ .

Ultron 50 1:1.8
Ultron 50 1:1.8 w:311, h:170, 43284, JPEG

Plus récemment, cette lentille frontale concave est revenue en vogue ; voir entre autre les Leica ASPH.

Voigtländer 50 mm/1:3,5 APO Lanthar (2024)

Où l’on retrouve un cousin du Planar de Rudolph.

Voici un objectif standard sans lentille asphérique ni groupe flottant (contrairement au modèle f/2.0 de 2019 [http://www.dg77.net/photo/tech/suite.htm#apolanthar]). Et pourtant : contraste élevé ; pas d’aberration chromatique (ni latérale ni longitudinale) ; champ rigoureusement plan ; et puis encore : vignettage insignifiant et distorsion nulle – un rêve en paysage et architecture. Par dessus le marché ces qualités s’obtiennent dès la pleine ouverture, et sont maintenues aux plus courtes distances. L’objectif aurait également une bonne tenue face aux contre-jours, ce qui parachève un tableau des plus idylliques.

Au sujet de la plus courte distance, on remarque qu’elle descend à 35cm2.

Comme les appareils numériques fournissent aujourd’hui de bonnes images à des sensibilités (3200 ISO et plus) jugées naguère solutions de désespoir, l’ouverture maximale de f/3.5 de ce Voigtländer n’indisposera pas celui qui cherche un vrai objectif « normal ».

La gamme Voigtländer comprenait jusqu’en 2024 un autre 50mm f/3.5, de type Heliar à cinq lentilles, auréolé d’ailleurs d’une excellente réputation3. Voir notre page sur les triplets. L’Apo-Lanthar va plus loin. La formule comporte pas moins de huit lentilles, nombre remarquable pour un 50mm peu ouvert. Elle est du type planar, augmenté d’un ménisque à chaque extrémité du bloc optique. L’ouverture limitée a permis de conserver une structure relativement symétrique.

En rose : éléments en verre à dispersion partielle anormale.
Voigtländer 50 mm/1:3,5 APO Lanthar w:320, h:200, 10192, JPEG

Les bonnes performances s’expliquent (outre la modeste luminosité qui facilite la conception) par la présence de pas moins de quatre éléments en verre à dispersion partielle anormale (le modèle f/2.0 en comporte deux), ce qui montre l’attention portée à la correction de l’aberration chromatique.

Chose nouvelle chez Cosina, ce fabricant divulgue des courbes FTM / MTF. Nous les reproduisons ici. On voit qu’à la pleine ouverture l’objectif est déjà près du maximum.

Courbes FTM / MTF.
Courbes FTM / MTF 50 mm/1:3,5 APO Lanthar w:420, h:219, 16304, JPEG

Planar à grand angle de champ

Précurseurs

Le Planar ne se prête pas au développement de vrais grand-angle. On trouve néanmoins (en 24x36) des 35 mm (champ 63°) qui sont des double-Gauss caractérisés, qui plus est passablement lumineux pour certains, et généralement très compacts.

Biotar (1933)
Zeiss Biotar 4 cm f/2
Zeiss Biotar 40 mm f/2,0 (4,25 cm) w:180, h:217, 27558, JPEG

Liminairement, il faut signaler l’existence du Biotar 4 cm (ou 4,25, ou encore 4 1/4…) dont l’angle de champ de 55° atteint sinon dépasse les possibilités (surtout avec une ouverture de f/2 et pour l’époque) du type Planar à 6 lentilles en 4 groupes. Cf Planar f/2,0 et limite des 6 lentilles [http://www.dg77.net/photo/tech/fastgaus.htm#planarf2]. Cet objectif fut produit de 1933 à 1938 ; sa qualité optique est moyenne mais sa rareté ne manque pas d’allécher le collectionneur adepte des Contax. Il fut supplanté par l’exceptionnel Biogon f/2.8 de 1938 — alias Jupiter 12 (1947-1991)4.

Canon Serenar 2.8/35 (1951)

Voir la page dédiée.

Leitz Summaron 3.5 puis 2.8/35 (1946-1974)

Objectif réputé. À distinguer du Summaron de 28, de type Plasmat.

W-Nikkor 3.5 cm f/1.8 (1955)

En 1955, Nikon lançait le plus ouvert des 35 mm, avec le W-Nikkor, une excellente formule due à Hideo Azuma. Ce dessin correspond à un Xenotar auquel est ajouté à l’arrière un large doublet convexe/concave. C’est du W-Nikkor que dérive l’UC-Hexanon 35 mm (monture Leica vissante M39), ainsi que l’Hexanon de l’Hexar AF (mais pas le M-Hexanon).

W-Nikkor 1.8/35 (1955)
W-Nikkor 1.8/35 1955 w:165, h:121, 6935, PNG
Canon f/1,8 (1957)

Lui aussi 7 lentilles mais en 4 groupes.

Canon 1.8/35 1957
Canon 35 mm f/1,8 w:210, h:153, 7719, JPEG
Leitz Summicron 2.0/35 (1958)

À 8 éléments en 6 groupes, il ressemble à un Planar augmenté de deux lentilles internes opposées… à moins que ce ne fut un Plasmat agrémenté de ménisques externes. Ce “type 1” apparu en 1958 est parfois qualifié de meilleur Summicron Préasphérique de 35 mm.

Summicron 2.0/35
l:210, h:171, 7535, JPEG
Leitz Summilux 1.4/35 (1961)

Très lumineux et remarquablement compact, semble un proche cousin du précédent. Remplacé en 1995 par le modèle à lentilles asphériques, il est connu comme le Summilux preasph.

Summilux 1.4/35 1961
Leitz Summilux 35mm f/1,4 w:200, h:148, 6646, JPEG
Voigtländer-Cosina Nokton Classic 35mm F1.4 (2009)

Cet objectif très compact (29 mm de long à partir de la baïonnette) reprend une conception voisine de ce « vieux » Summicron 35.

Nokton Classic 1.4/35
l:267, h:183, 10103, JPEG
Voigtländer-Cosina Nokton classic 35mm F1.4 II VM (2019)

Version améliorée du précédent. Voir plus de détails par ailleurs [http://www.dg77.net/photo/VC/ultron35.htm#VCnok35v2].

Leica Summilux-M 35 f/1.4 Classic (2022)

Réédition du modèle préasph de 1961. Cette version reprend la présentation « Steel-Rim » d’origine (1961-1966). La distance minimale de mise au point est malheureusement toujours de 1 mètre.

Summilux 35mm f/1.4 Classic

Planar macro

Dans la catégorie des objectifs standards ou normaux, ont trouve des modèles conçus pour autoriser une distance minimale très courte. Ceci s’obtient facilement, mais au détriment de la luminosité. Voir l’exemple du Micro-Nikkor 55/3.5 (1961) déjà cité. Par la suite vinrent des 50 à 60mm atteignant une ouverture de f/2,8, ce qui les rendait un peu plus pratiques en usage général. Voici deux références à la qualité reconnue :

Makro-planar 60mm/2,8 (1975)
Makro-planar 60mm/2,8 w:222, h:155, 10867, JPEG

Zeiss Makro-Planar 60mm f/2.8 : 1975, monture : Contax / Yashica. Autorise le rapport 1/1 direct (ce qui explique ses mensurations). Optimisé pour le rapport 1/5. C’est un véritable objectif macro et non pas un standard amélioré.

Leitz Macro Elmarit 60mm f/2,8 (1980)
Macro Elmarit 60mm f/2,8 w:240, h:160, 23483, JPEG

Pour boîtiers reflex Leica R. Rapport 1/2. 6 éléments en 5 groupes (la partie arrière diffère du Planar normal).

Objectifs macro f/2.0

L’ouverture de f/2,0 peut être considérée comme un compromis assurant une qualité élevée pour un coût raisonnable et une luminosité le plus souvent suffisante. Certains fabricants ont tenté de pousser encore plus loin la polyvalence de l’objectif de base du type 50 mm f/2,0 en le dotant de possibilités de mise au point rapprochée. Le Macro-Switar, signalé précédemment [http://www.dg77.net/photo/tech/fasttrip.htm#switar], en constitue une prestigieuse référence. Mais il s’agissait là d’un développement du type triplet. Côté Planar, nous commencerons par citer (pour mémoire seulement) le Leica 50mm f/2 Summicron « dual range » (ou encore : DR – 1956-1968) qui permettait de descendre à 47,8cm, grâce à sa double échelle de mise au point, surtout une fois complété par son annexe de visée.

Olympus Zuiko MC MACRO 50mm f/2.0 (1986)
Olympus Zuiko MC MACRO 50mm f/2.0 w:144, h:153, 12503, JPEG

Un peu plus récemment, Olympus produisit le Zuiko MC MACRO 50mm f/2.0, autorisant la mise au point à 24 cm (rapport 1/2), un objectif intéressant au comportement typique : bonne définition et contraste moyen. Pour atteindre ce résultat, la formule comporte pas moins de 9 lentilles en 7 groupes. Le diaphragme ne ferme pas plus que f/16 ce qui est plutôt malencontreux pour un objectif qui se prétend « macro ».


Zeiss Makro Planar T* 2/50 (2006)
Zeiss Makro Planar T* 2/50 w:263, h:160, 25255, JPEG

Lui aussi met au point à 24 cm  c’est un Planar modifié par un intervalle entre la 2e et 3e lentille, et complèté à l’arrière par un doublet fixe destiné à maintenir la planéité du champ à toutes les distances. Cet objectif plus performant que le Zuiko précité semble une brillante réussite : à f/2,0 il est sensiblement meilleur que le classique Zeiss 50/1,4 à la même ouverture.

On peut le diaphragmer jusqu’à f/22, ce qui est un peu plus correct que l’Olympus décrit au-dessus, et peut être jugé suffisant : après f/22 la diffraction se met à sévir sérieusement, on entre dans le domaine du travail sur banc, des soufflets, grands-formats et autres matériels spécialisés.

Scanners et optiques de reproduction

À l’opposé des précédents qui visent la polyvalence, voici justement un exemple d’objectif ultra-spécialisé.

Nikkor Scanner ED (50 mm f/2.8 ?)
Nikkor Scanner ED 48mm f/3.0 w:480, h:220, 25671, JPEG

Les objectifs Nikkor Scanner ED sont destinés, comme leur nom l’indique, aux Coolscan assez connus, et chéris par un certain nombre d’amateurs sérieux (votre serviteur s’est servi du sien pour numériser quelques milliers de ses diapositives). L’objectif destiné à la reproduction du format 24x36 (35mm) sur Coolscan IV et V est un plannar sept lentilles en quatre groupes dont le troisième comporte trois éléments. Les scanners pour le moyen format (4000 et 5000 ED) utilisent quant à eux une optique à quatorze lentilles. Le sept lentilles en comporte trois de type ED. ED est l’abréviation de Extralow Dispersion. Comme tout objectif de reproduction, il est de type apochromatique. Sa correction chromatique s’applique d’ailleurs à un spectre beaucoup plus étendu que les couleurs visibles. En effet, la conception tient compte du fait que les Coolscan ont un sytème de détection des poussières basé sur un balayage par ultra-violet de la surface du film. Bien entendu, la première qualité de ce type d’objectif est un très haut pouvoir résolvant ; sans parler d’un champ plan et d’une distorsion nulle. D’après une évaluation empirique par closeuphotography.com [https://www.closeuphotography.com/scanner-nikkor-ed-7-element-lens] , la focale serait autour de 48mm pour une ouverture de f/~2,9.


Notes