D.A.F. de Sade (1740-1814) La Philosophie dans le Boudoir (suite - Cinquieme dialogue)
Eu : Ah ! Vous êtes un monstre !
D : J’en conviens !
Ch : Il y a de la bonne foi, au moins !
D : Allons, sodomise-la, chevalier.
Ch : Contiens ses reins, et dans trois secousses il y est.
Eu : Oh ! Ciel ! Vous l’avez plus gros que Dolmancé !… Chevalier, vous me déchirez !… ménagez-moi, je vous en conjure !…
Ch : Cela est impossible, mon ange. je dois atteindre le but… Songez que je suis ici sous les yeux de mon maître : il faut que je me rende digne de ses leçons.
D : Il y est !… J’aime prodigieusement à voir le poil d’un vit frotter les parois d’un anus… Allons, madame, enculez votre frère… Voilà le vit d’Augustin tout prêt à s’introduire en vous, et moi, je vous réponds de ne pas ménager votre fouteur… Ah ! Bon ! Il me semble que voilà le chapelet formé ; ne pensons plus qu’à décharger maintenant.
S-A : Examinez donc cette petite gueuse, comme elle frétille.
Eu : Est-ce ma faute ? Je meurs de plaisir !… Cette fustigation… ce vit immense… et cet aimable chevalier, qui me branle encore pendant ce temps-là !… Ma bonne, ma bonne, je n’en puis plus !…
S-A : Sacredieu ! Je t’en livre autant, je décharge !…
D : Un peu d’ensemble, mes amis ; si vous vouliez seulement m’accorder deux minutes, je vous aurais bientôt atteints, et nous partirions tous à la fois.
Ch : Il n’est plus temps ; mon foutre coule dans le cul de la belle Eugénie je me meurs ! Ah ! Sacré nom d’un dieu ! que de plaisirs !
D : Je vous suis, mes amis… je vous suis… le foutre m’aveugle également…
Aug : Et moi donc !… et moi donc !…
S-A : Quelle scène !… Ce bougre-là m’a rempli le cul !
Ch : Au bidet, mesdames, au bidet !
S-A : Non, en vérité, j’aime cela, moi, j’aime à me sentir du foutre dans le cul : je ne le rends jamais quand j’en ai.
Eu : En vérité, je n’en puis plus… Dites-moi maintenant, mes amis, si une femme doit toujours accepter la proposition d’être ainsi foutue, quand on la lui fait ?
S-A : Toujours, ma chère, toujours ; elle doit faire plus, même : comme cette manière de foutre est délicieuse, elle doit l’exiger de ceux dont elle se sert ; mais si elle dépend de celui avec lequel elle s’amuse, si elle espère en obtenir des faveurs, des présents ou des grâces, qu’elle se fasse valoir, qu’elle se fasse presser ; il n’y a pas d’homme de ce goût qui, dans pareil cas, ne se ruine avec une femme assez adroite pour ne lui faire de refus qu’avec le dessein de l’enflammer davantage- elle en tirera tout ce qu’elle voudra si elle possède bien l’art de n’accorder qu’à propos ce qu’on lui demande.
D : Eh bien, petit ange, es-tu convertie ? Cesses-tu de croire que la sodomie soit un crime ?