La SaintéLyon
Sommaire
Présentation
Depuis le 26 janvier 1952, entre Reine du Forez et Capitale des Gaules, une randonnée… pardon : une course se déroule nuitamment à travers forêts et collines sur une distance variable mais toujours supérieure à 60km. À partir de la seconde édition, l’habitude fut prise d’accomplir cette aimable flânerie en décembre, avec départ à minuit. Et d’une seule traite, autant que possible.
Longtemps Lyon Saint-Etienne a alterné (jusqu’en 1990) avec Saint-Etienne Lyon ; aujourd’hui c’est un « raid pédestre » au lustre internationalisé et connu sous le label (sic) SaintéLyon. Cf www.saintelyon.com. Le trail, course en pleine nature sur des distances toujours plus longues, s’est avéré propre à satisfaire la soif de dépassement de nombreux pedestrians pour qui le marathon, très en vogue à la fin du XXe siècle mais seulement 42 km sur ennuyeuse route plate, a fini par lasser les amateurs d’exploits épiques. Dans cet état d’esprit, Saint-Étienne - Lyon ne pouvait qu’attirer tous ceux que n’effaient pas les efforts les plus énormes dans les conditions les plus éprouvantes.
Un rude effort, c’est certain ; plus d’un a terminé vers 14-15 heures, clopin-clopant. Mais il faut avoir connu ce départ à minuit au milieu d’une troupe frémissante qui s’étire rapidement en une colonne de plus en plus silencieuse, sur des routes puis des chemins de plus en plus sombres, dans une campagne de plus en plus retirée de la ville.
Lors de ma première participation, samedi minuit 12 décembre 1971, nous étions une soixantaine au départ, devant le hall du Progrès, rue de la République à Lyon1. Vers la mi-parcours à Saint-Catherine-sur-Riverie, nous attendaient des participants ayant opté pour le parcours en deux étapes.
Nous marchions ; et d’un pas plus qu’alerte – du moins les premières heures. Je signale qu’on était alors très à cheval sur la prohibition de la course à pied. Depuis 1977, la course est autorisée. J’ajoute que ce n’est pas une obligation non plus. Pour ma part, lors de mes quelques participations, j’ai toujours réglementairement mis un pied devant l’autre, puis recommencé comme dit la chanson.
J’arrivais à Ste Catherine avec le peloton de tête à 4h40, pour y trouver les autres en train de se frotter les yeux. Nous repartîmes tous ensemble à 6h15, après une neutralisation permettant aux attardés de réduire leur retard. Frissonnant dans le froid de la nuit finissante, nous avons vu le jour se lever sur une campagne engourdie pour enfin, fourbus mais soulagés, voir Saint-Etienne depuis les hauts de Sorbier. A 10h08 nous étions rendus et dûment pointés à l’arrivée.
Quelques années plus tard, nous étions plusieurs milliers à prendre la même route.
Rossana Valente termine le XXIIe Saint-Etienne-Lyon. A gauche Alexis Perez et Robert Vignard, à droite Michel Delore.
Notes
- 1. Hall du Progrès, 85 rue de la République, Lyon. La FNAC y a élu domicile en 1985.